Brexit : Boris Johnson menace les conservateurs "rebelles" d'exclusion
Boris Johnson a fait savoir aux députés conservateurs qui s'opposeraient à un Brexit sans accord qu'ils seraient exclus du parti. Le Premier ministre britannique est contesté jusque dans sa majorité notamment pour avoir modifié le calendrier parlementaire afin d'éviter un vote défavorable.
Les méthodes de Boris Johnson, accusé de "coup" institutionnel pour éviter un vote contre un Brexit sans accord avec l'UE, ne passent pas, même auprès d'une partie de sa famille politique. Le Premier ministre britannique et chef du parti conservateur a décidé de durcir le ton face à ce début de fronde, menaçant les conservateurs "rebelles" d'une exclusion.
Mardi dernier, Boris Johnson avait annoncé une "prorogation" du Parlement britannique. De fait, les députés ne pouvaient donc plus siéger plus de deux semaines d'affilé jusqu'au 31 octobre, date à laquelle le Brexit doit être acté. Boris Johnson a déjà promis que si le prochain Conseil européen du 17 octobre ne permettait pas d'obtenir un accord, il serait prêt à un Brexit "dur".
Cette manœuvre revient à empêcher les parlementaires de s'opposer efficacement à un Brexit sans accord. En réaction, une loi visant à empêcher une sortie sans accord doit être examinée cette semaine avant la mise en congé du Parlement le 9 septembre.
Voir: Brexit: Boris Johnson accusé de manipuler le calendrier parlementaire
De nombreux manifestants, plusieurs centaines de milliers selon les médias Britanniques, se sont mobilisés dimanche dans les rues de Grande-Bretagne pour désapprouver ce choix, dénoncé également par l'opposition politique, mais aussi par plusieurs membres du camp des conservateurs. La vingtaine d'élus concernés ont été prévenus: s'ils votent contre la possibilité de quitter l'UE sans accord et pour demander à l'UE un nouveau report de la date du Brexit, ils s'exposent à une expulsion du parti conservateur. Le Premier ministre leur reproche également de s'opposer à la volonté du peuple exprimé par le référendum de 2016, alors que ces "rebelles" restent pro-Brexit, mais avec accord.
Cette crise laisse envisager la possibilité d'élections législatives anticipées qui paradoxalement pourraient représenter une opportunité pour Boris Johnson. Le camp des pro-Brexit apparaît mieux structuré pour remporter une élection. Les divisions des "contres" ne devraient pas permettre l'émergence d'une chambre des communes majoritairement opposée au Brexit, notamment en raison du mode de scrutin britannique (uninominal majoritaire à un seul tour). Les conservateurs pourraient donc profiter d'une nouvelle élection pour se débarrasser des frondeurs, sans pour autant risquer la défaite.
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