Centre pour migrants bombardé en Libye : au moins 40 morts, l'ONU s'insurge

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La rédaction de France-Soir
Publié le 03 juillet 2019 - 17:14
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Un combattant loyal au Gouvernement d'union nationale, à Ain Zara dans la banlieue de Tripoli, le 10 avril 2019
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© Mahmud TURKIA / AFP
Tripoli est depuis avril le théâtre d'affrontements entre le gouvernement d'union nationale et les troupes du Maréchal Haftar.
© Mahmud TURKIA / AFP

Au moins 40 migrants et réfugiés ont été tués et plusieurs dizaines d'autres blessés dans le bombardement d'un centre de rétention de la banlieue de Tripoli, mardi 2. L'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar est pointée du doigt mais nie toute implication. L'ONU alerte sur le sort des migrants reconduits dans une capitale libyenne en pleine guerre civile après avoir été interceptés en Méditerranée.

Le bilan de 40 morts pourrait encore s'aggraver après le bombardement d'un centre de rétention pour migrants dans la banlieue de Tripoli. Des dizaines de blessés sont également à déplorer et plusieurs personnes restaient portées disparues au lendemain de l'attaque survenue mardi. Le drame semble dû aux affrontements entre le Gouvernement d'union nationale (GNA, reconnu par la communauté internationale) et les forces du maréchal Khalifa Haftar qui a lancé début avril une vaste offensive afin de conquérir la capitale libyenne.

Selon les premiers éléments recueillis, le centre de rétention aurait été touché à deux reprises et à quelques minutes d'intervalle par des frappes aériennes. Au moins 600 réfugiés et migrants s'y trouvaient alors selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR).

Voir: Libye - discours martial de Haftar, offensive diplomatique du gouvernement

Aucune revendication n'avait été faite ce mercredi, mais le GNA a rapidement dénoncé un acte délibéré et prémédité de la part du "criminel de guerre" Haftar et de son Armée nationale libyenne. L'ANL de son côté reconnu avoir mené des frappes dans la banlieue de Tajoura où se situe le centre. Celle-ci abrite en effet également plusieurs installations militaires gouvernementales. Elle a en revanche nié toute implication, même involontaire, dans l'explosion, assurant de la "précision" de ses frappes.

Le HCR et l'Organisation internationale des migrations (deux branches de l'ONU) ont dénoncé ces violences et exigé "une enquête complète et indépendante" afin de déterminer les conditions du drame, précisant que les belligérants dans ce conflit connaissent les coordonnés du centre de rétention et savent qu'il n'abrite que des civils.

Les deux organisations voient dans ce drame une nouvelle preuve de la nécessité de mettre fin au retour de migrants et de réfugiés en Libye après leur interception ou leur sauvetage en Méditerranée.

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