Chrétiens persécutés : le pape François dénonce "le silence complice" devant la "furie djihadiste"

A l'approche du lundi de Pâques, le pape François s'est insurgé contre "le silence complice" et "l’indifférence" devant la "furie djihadiste" qui frappe les chrétiens au Moyen Orient et en Afrique. "Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence", a-t-il demandé alors qu’il commémorait la "passion du Christ" vendredi 3.

Quelques jours après le massacre d’étudiants chrétiens par des djihadistes Shebabs au Kenya, le pape François a profité des cérémonies du Vendredi Saint pour dénoncer "le silence complice" et "l’indifférence" devant la "furie djihadiste" qui frappe les chrétiens."Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence", a demandé le souverain pontife alors qu’il commémorait la "passion du Christ" vendredi 3. "Aujourd'hui, nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice", a déploré François, rappelant qu’au Kenya, mais aussi en Libye, au Pakistan ou au Nigeria, "des hommes et des femmes sont emprisonnés, condamnés ou même tués seulement parce qu'ils sont croyants".

Plus tôt, lors d’une célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre, le prédicateur de la maison pontificale, le prêtre franciscain italien Raniero Cantalamessa, avait rappelé les 21 coptes égyptiens morts massacrés en février par un groupe djihadiste en Libye "en murmurant le nom de Jésus". "Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes, mais on ne peut ignorer qu'ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays", avait-il fustigé. "Qui a à coeur le sort de sa propre religion ne peut demeurer indifférent", avait-il ajouté, semblant s'adresser également aux musulmans. 

Jeudi 2 avril, cinq terroristes membres des Shebabs ont pris d’assaut l’université de Garissa, dans le nord du Kenya. Ils ont séparé les musulmans des non-musulmans en fonction de leurs habits, et gardé en otage les seconds avant de les exécuter. "Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances de Pâques pour nous", auraient-ils déclaré, selon le témoignage d'un survivant.

Profondément inquiet devant l’ampleur de ce genre de persécutions, de plus en plus courantes au Moyen Orient et en Afrique, le Vatican reproche à la communauté internationale de "vouloir" les "cacher"  et ne cesse de plaider pour que ses interlocuteurs musulmans prennent position contre les djihadistes. 

En novembre dernier, François avait notamment appelé "à une vaste mobilisation des consciences" de tous ceux "qui ont des responsabilités au niveau local et international". Puis, en décembre, prenant soin d’évoquer les autres minorités religieuses persécutées comme les yézidis, il avait demandé à "tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires" de "se prononcer clairement" contre la violence des djihadistes.

"Les chrétiens restent la minorité religieuse la plus persécutée, en partie à cause de leur large dispersion géographique et de leur nombre relativement élevé", rappelait récemment l'organisation catholique Aide à l'Église en détresse (AED) dans un rapport bisannnuel.

Ce samedi soir, le pape participera à la veillée pascale et dimanche 6, il délivrera sa bénédiction "Urbi et Orbi", retransmise en directe par France 2.  

(Ci-dessous un extrait de la messe du Vendredi Saint au Vatican filmé par France TV Info):