Commémoration de Srebenica : le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic visé par des jets de pierre
"Une attaque contre la Serbie". Alors qu’il participait ce samedi aux cérémonies du 20ème anniversaire du massacre de Srebenica en Bosnie-Herzégovine, le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a été visé par des jets de pierres. Hué par la foule, il a dû quitter les lieux en courant, entouré de ses gardes du corps."Le premier ministre s'est comporté en homme d'État en décidant d'aller s'incliner devant les victimes (...). C'est une attaque non seulement contre Vucic mais contre toute la Serbie et sa politique de paix et de coopération régionale", a ensuite déclaré Ivica Dacic, le chef de la diplomatie serbe dans un communiqué.
Déclarant vouloir rendre hommage aux victimes du massacre mais se refusant à utiliser le terme de génocide pourtant reconnu par la justice internationale, Aleksandar Vucic s’est rendu ce samedi aux cérémonies à Srebenica, en Bosnie orientale.
Il venait de déposer une fleur devant un monument portant les noms des plus de 6.200 victimes identifiées et enterrées au mémorial, lorsque la foule s'est mise à scander "Allah Akbar" ("Dieu est grand") et à lancer des pierres dans sa direction. Selon l'agence officielle serbe Tanjug, il aurait été touché à la tête et ses lunettes auraient même été brisées.
Entouré de ses gardes du corps, Aleksandar Vucic s'est enfui du mémorial en courant tandis que les organisateurs des cérémonies lançaient des appels au calme à la foule en colère depuis les hauts-parleurs. Un imam a alors commencé à prononcer une prière avant la mise en terre de 136 victimes du massacre nouvellement identifiés.
"J'exprime des regrets pour ce qui s'est passé aujourd'hui et je regrette que certains n'aient pas reconnu notre intention sincère d'édifier une amitié sincère entre Serbes et musulmans. Ma main reste tendue et je poursuivrai ma politique de réconciliation", a plus tard déclaré Aleksandar Vucic, de retour à Belgrade.
De nombreux autres responsables internationaux étaient également présents à Srebenica ce samedi, parmi lesquels l’ancien président américain Bill Clinton dont le gouvernement est à l’origine des accords de paix de Dayton qui ont mis fin au conflit bosnien en 1995.
En juillet 1995, alors que la région avait été déclarée "zone protégée" par l'ONU, environ 8.000 musulmans avaient été tués à Srebrenica par les forces serbes bosniennes. Accusés d’avoir commandité la tuerie, considérée comme la pire en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les leaders politique et militaire des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic et Ratko Mladic sont actuellement jugés pour génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
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