COP21 : l'accord reste encore à écrire, un jour avant la clôture

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 décembre 2015 - 18:40
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L'entrée du Salon du Bourget pour la COP21.
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©Dominique Faget/AFP
La COP21 de Paris doit se clôturer vendredi 11 à 18h.
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A la veille, littéralement, de la clôture de la COP21 de Paris, l'accord de lutte contre le réchauffement climatique devant être ratifié par les pays participant reste encore largement à écrire. Et de nombreux points de tensions restent à arbitrer avant la fin de la conférence, vendredi à 18h.

C'est le sprint final. Répartition des efforts entre pays développés et en développement, financements, ambition de l'accord: les divergences persistaient ce jeudi 10 à la conférence mondiale sur le climat de Paris, à la veille de l'adoption d'un pacte mondial très attendu contre le réchauffement vendredi 11.

"Il y a encore des difficultés", a prévenu ce jeudi matin le président François Hollande, alors que les ministres et représentants des 195 pays réunis au Bourget, près de Paris, ont passé une bonne partie de la nuit de mercredi 9 à ce jeudi, jusque vers 5h30 du matin, dans des réunions à huis-clos.

Un nouveau projet d'accord est attendu en fin d'après-midi de ce jeudi. Cette nouvelle mouture doit être l'"avant-dernier texte" de travail avant celui du pacte final, a souhaité mercredi soir le président de la COP, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui vise une adoption finale vendredi en soirée. "On avance bien (...) et j'espère que demain on aura terminé", a-t-il confié ce jeudi matin, avant de rencontrer le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans le centre de conférence.

Les ministres et délégués ont désormais peu de temps pour réduire le clivage historique entre pays du Sud et du Nord, s'ils veulent sceller vendredi comme prévu un pacte pour empêcher des désastres climatiques de plus en plus fréquents. Six ans après l'échec de Copenhague, cet accord doit donner un coup d'accélérateur à la lutte contre le réchauffement en permettant de contenir la hausse du thermomètre mondial à 2°C entre l'ère pré-industrielle, au XIXe siècle, et 2100.

La plénière publique de mercredi a permis de mesurer l'ampleur des désaccords persistants, notamment sur trois des sujets clé: la différenciation entre pays développés et les autres dans les efforts à fournir contre le réchauffement, l'ambition globale de l'accord et notamment quelle température retenir comme le seuil à ne pas dépasser, et bien sûr la cruciale question des financements dont doivent bénéficier les pays les plus vulnérables pour faire face aux impacts du réchauffement.

Sur ces trois sujets sensibles, "aucun compromis" n'était encore trouvé ce jeudi, a indiqué un négociateur européen sous couvert d'anonymat. "Le président (Laurent Fabius) a décidé de ne pas trancher sur ces sujets, il veut laisser les pays trouver la solution. Je pense que le texte d'aujourd'hui (jeudi, NDLR) fera des propositions", a estimé pour sa part Alf Wills, négociateur en chef sud-africain. Dans la délégation philippine, on oscillait entre "optimisme" et "frustration".

Les pays en développement ont réaffirmé avec force mercredi leur volonté de ne pas être mis sur le même pied que ceux du Nord, à la fois responsables historiques du réchauffement et disposant de plus de moyens pour y faire face. "Un accord durable ne peut pas être élaboré en diluant les responsabilités historiques et en mettant les pollueurs et les victimes sur le même plan", a lancé Prakash Javadekar, le ministre de l'Environnement de l'Inde, un pays clé des négociations.

Plusieurs pays en première ligne face aux impacts du réchauffement, comme les Etats insulaires menacés par la hausse du niveau de la mer, veulent que l'objectif d'un réchauffement maximal de 1,5°C soit mentionné dans l'accord, même si ce chiffre nécessiterait des actions drastiques pour être respecté.

Concernant les financements, les pays en développement tiennent à ce que les 100 milliards de dollars annuels promis par les pays développés à partir de 2020 soient une somme "plancher" qui soit régulièrement revue à la hausse.

Dans ce sprint final, les ONG ont remis la pression sur les négociateurs, en relevant que le projet d'accord contient encore "le pire comme le meilleur".

"Nous devons arrêter de jouer au poker avec l'avenir de nos enfants lors de ces dernières heures de discussions!", a intimé Kumi Naidoo, directeur international de Greenpeace. Devant le centre de conférence, des militants d'Oxfam ont eux lancé un "réveillez-vous" aux chefs d'Etat des grandes nations symbolisés par des marionnettes endormies.

 

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