Corruption : le Brésil plonge, la France est 23e

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 janvier 2016 - 13:11
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Fusil d'assaut, mitraillette, arme à feu
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©Eric Piermont/AFP
Le Brésil a dégringolé au classement des pays les moins corrompus. La France, elle, progresse, et se retrouve 23e.
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Le classement annuel de l'ONG anti-corruption Transparency International a publié ses chiffres de 2015: le Brésil, miné par un scandale politico-financier, a dégringolé et se retrouve 76e. Quant à La France, elle va mieux, et se retrouve 23e.

Le Brésil, miné par le scandale politico-financier du groupe pétrolier Petrobas, a connu la plus forte baisse dans le classement annuel de l'ONG anti-corruption Transparency International qui pointe une fois encore les dérives des pays émergents. "Tous les BRICS (acronyme des puissances émergentes le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud), les pays prometteurs de l'économie mondiale, sont concernés et ont des scores en dessous de 50 dans notre index", a expliqué à l'AFP Robin Hodess, directrice de recherche au sein de l'ONG basée à Berlin.

Mais c'est le Brésil qui "est le pays qui a enregistré la plus forte baisse dans le classement: il a chuté de 5 points et de 7 places et occupe à présent la 76e place", souligne le rapport. Le scandale Petrobas et la tempête politique qu'il a provoquée ont eu "un impact phénoménal", a souligné Robin Hodess. La compagnie pétrolière publique aurait versé pendant des années des pots-de-vin à des dizaines de responsables politiques, principalement dans le camp du gouvernement, aux mains du Parti des travailleurs (PT, gauche). L'affaire a provoqué un profond scandale, alors que la présidente Dilma Rousseff est visée pour une autre affaire par une procédure de destitution lancée par l'opposition. Elle a par ailleurs été à la tête du conseil d'administration du groupe pétrolier durant une partie de la période incriminée.

Chaque année, Transparency International (TI), ONG basée à Berlin, établit un "Rapport sur la perception de la corruption", une évaluation (portant cette année sur 168 pays) sur une échelle de 0 à 100, qui classe les pays du plus corrompu au plus vertueux. Ce travail s'appuie sur des données de 12 organismes internationaux, comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Forum économique mondial. Parmi les grandes économies émergentes, la Russie est le moins bien classée des BRICS (119e), derrière la Chine (83e), l'Inde (76e) et l'Afrique du Sud (61e). En Asie, les accusations de corruption visant le Premier ministre de Malaisie, Najib Razak, ont également retenu l'attention de l'ONG.

Dans le pays (54e, -4 places), "l'idée de s'attaquer aux racines de la corruption ne s'accompagne pas d'une volonté politique suffisante", explique à l'AFP Samantha Grant, coordinatrice Asie pour TI. Mardi, le procureur général a écarté les soupçons de corruption visant Najib Razak, qualifiant le versement sur son compte privé de 627 millions d'euros de "don personnel" de la famille royale saoudienne. Globalement, "deux tiers des 168 pays évalués par l'indice 2015 obtiennent une note inférieure à 50", relève le rapport.

Les plus mauvais élèves sont ex-aequo: la Corée du Nord et la Somalie (8 points). Ils sont devancés par le Soudan (165e, 15 points) et l'Afghanistan (166e, 11). L'Irak (161e, 16) et la Syrie (154e, 18) ne sont pas loin. A contrario, la Scandinavie monopolise les premières places: le Danemark est en tête (91 pts), devant la Finlande (90) et la Suède (89).

La France (23e) gagne elle trois places et un point, faisant jeu égal avec le Chili, l'Estonie et les Emirats Arabes Unis. Si la grande majorité des pays ont une note inférieure à la moyenne, Transparency relève avec satisfaction "que le nombre de pays ayant réussi à améliorer leur score a été plus élevé que celui des pays où il a baissé".

"2015 a également été une année où les citoyens sont encore une fois descendus dans la rue pour protester contre la corruption", a souligné le président de l'ONG, le Péruvien José Ugaz, qui y voit un "signal fort". A cet égard, l'organisation cite l'exemple du Guatemala. "Les gens ont manifesté, se sont exprimés avec force contre la corruption qui touchait le gouvernement dans son ensemble et le président est désormais en prison", a souligné Robin Hodess.

Novice en politique, l'humoriste Jimmy Morales a été élu l'an passé après une mobilisation historique qui avait culminé avec la démission, quelques jours avant le premier tour le 6 septembre, du président Otto Perez, puis son placement en détention provisoire. La mobilisation des gens "peut faire une grande différence", juge, optimiste, Robin Hodess.

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