Egypte : l’ancien président islamiste Mohamed Morsi condamné à mort

La justice égyptienne s’est montrée intraitable. Mohamed Morsi, l'ancien président islamiste du pays, a été condamné à mort, samedi 16 mai, pour des évasions de prison et des violences durant la révolution de 2011, par le tribunal du Caire. Il avait déjà été condamné à 20 ans de prison en avril pour incitation au meurtre, après avoir été renversé en juillet 2013 par l'actuel chef de l'Etat Abdel Fattah al-Sissi

Deux affaires étaient jugées lors du procès. Dans la première, Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu en Egypte, était accusé d’espionnage, et d'avoir fourni "des rapports de sécurité" à l’Iran. Dans la deuxième, l’ancien homme fort de l’Egypte était cette fois soupçonné d’être responsable des évasions massives de prison et des attaques visant la police durant les soulèvements de 2011 contre Hosni Moubarak. C'est pour ce chef d'accusation que Mohamed Morsi a été condamné à la peine capitale.

Bien que le procès ait été retransmis sur les chaînes de télévision nationales, les sessions se sont déroulées à huis clos: ni la presse ni les familles des accusés n’ont été autorisées à assister aux audiences.

La justice a également infligé la peine capitale à une centaine d'autres accusés, notamment des membres importants de la confrérie des Frères musulmans, ancien parti de Mohamed Morsi. Avant d’être officiellement proclamée, la condamnation à mort doit recueillir l'avis du mufti d'Egypte.

Interdit depuis décembre 2013 en Egypte, le parti des Frères musulmans, Justice et Liberté, a dénoncé dans un communiqué cette condamnation. "Cette journée restera dans les mémoires comme l’une des plus sombres de l’histoire de l’Egypte. Ces dernières charges sont une autre tentative de faire disparaître de manière permanente la démocratie et le processus démocratique en Egypte".