Exilé en Belgique, Puigdemont ne chercherait pas l'asile mais risque 30 ans de prison en Espagne
Le président de la Catalogne, officiellement destitué par Madrid, Carles Puigdemont, doit s'exprimer ce mardi 31 depuis Bruxelles où il est arrivé lundi 30. Un déplacement qui s'est effectué dans la discrétion, attisant les rumeurs d'une demande d'asile politique.
Avec plusieurs membres de l'ancien gouvernement catalan, il est en effet visé depuis lundi par une procédure suite à la déclaration d'indépendance de la région, désormais sous tutelle de Madrid. Ils sont accusés de "rébellion", "sédition" et "malversation". Des accusations qui ne sont pas anodines. Elles pourraient en théorie valoir aux séparatistes jusqu'à 30 ans de prison. Les magistrats espagnols ont par ailleurs choisi une appréciation très large de la "rébellion", celle-ci supposant une notion de violence contre l'Etat.
Des poursuites aussi graves ou une demande d'asile politique pourraient faire basculer la situation dans une Catalogne encore dans l'expectative. Entre une déclaration unilatérale d'indépendance aux fondements juridiques et démocratiques incertains, la contestation d'une partie de la population, le déclenchement du fameux article 155 de la Constitution et des séparatistes eux-mêmes divisés, l'effectivité de l'indépendance apparaît encore loin. A moins qu'un des deux camps ne mettent le feu aux poudres avec une décision sonnant comme l'impossibilité d'une entente.
L'avocat belge Paul Bekaert, spécialiste du droit d'asile (il a notamment défendu des membres de l'ETA), a confirmé à la RTBF avoir été formellement désigné comme conseil de Carles Puigdemont. Il a affirmé que son client n'est "pas en Belgique pour demander l'asile", laissant tout de même la porte ouverte:"sur ce plan rien n'a encore été décidé".
Reste à savoir surtout si Bruxelles serait prêt à se mettre Madrid à dos en accordant sa protection à Carles Puigdemont, surtout alors que l'Union européenne ne voit pas l'indépendance de la Catalogne d'un très bon œil.
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