Expulsions de diplomates russes : vers une esquisse de diplomatie européenne ?
Les alliés de Londres ont serré les rangs autour de la position britannique. Les Occidentaux, Européens en tête, ont procédé à l'expulsion de plus de 110 diplomates russes comme mesure de rétorsion à l'encontre du Kremlin après l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille.
Cette tentative d'assassinant, attribué par Londres à la Russie, a permis au Royaume-Uni de constater la solidité de sa relation avec ses alliés malgré le contexte du Brexit et les relations compliquées avec le président américain Donald Trump.
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Parmi les membres de l'Union européenne, 14 pays ont décidé d'expulser de leur territoire des agents diplomatiques russes. La France a renvoyé en Russie quatre diplomates (l'attaché de défense, le chef de la mission économique, le consul à Strasbourg et l'un des consuls à Marseille), tout comme l'Allemagne et la Pologne. L'Estonie, la Lettonie, la Finlande, la Roumanie, la Suède et la Croatie ont annoncé procéder chacun à un renvoi tandis le Danemark, les Pays-Bas, l'Italie deux chacun, la République Tchèque et la Lituanie expulseront trois Russes.
"De manière concertée, 14 pays de l’UE ont décidé d’expulser des diplomates russes", s'est félicité déclaré Donald Tusk, président du Conseil européen lundi 27. "Des mesures supplémentaires, incluant de nouvelles expulsions, ne sont pas exclues dans les prochains jours et semaines", a-t-il ajouté.
Si la réaction des pays de l'est de l'Europe, confrontés à la menace de l'expansionnisme russe, n'est guère une surprise, Londres peut se féliciter de ce début de diplomatie européenne coordonnée chez ses alliés plus occidentaux. Et Theresa May ne s'y est pas trompé. "C’est un avertissement pour la Russie qui ne peut continuer ainsi à bafouer le droit international", s’est réjouie la Première ministre britannique, satisfaite de "la grande solidarité" montrée par l’UE et l’Otan. Même son de cloche du côté de Boris Johnson qui a estimé sur Twitter que "la réponse extraordinaire de nos alliés constitue le plus grand mouvement d'expulsion d'agents russes de l'histoire, et permet de défendre notre sécurité partagée".
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Si cette expulsion massive de diplomates russes reste une mesure éminemment symbolique, elle souligne toutefois la volonté de Européens de ne pas montrer de signe de faiblesse au d'attentisme face çà la Russie. Et d'agir de façon coordonnée pour renforcer la capacité de coercition de chaque pays. "Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une arme chimique a été utilisée sur le sol européen, et cela ne peut rester sans conséquence", a d'ailleurs souligné Paris.
"C'est un neurotoxique extrêmement violent (utilisé dans la tentative d'assassinat, NDLR). Il a été utilisé en Europe, en Grande-Bretagne, donc notre posture est d'abord une posture de solidarité, mais en même temps, c'est la manifestation d'un refus déterminé de l'usage de l'arme chimique, quelle qu'elle soit à partir du moment où il est avéré qu'elle a été utilisée, ce qui est le cas. C'est aussi, dans les expulsions qui ont été décidées, la preuve d'une forte solidarité européenne qui s'est manifestée", a d'ailleurs affimé Jean-Yves Le Drian.
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