Hollande, Obama, Poutine… leurs numéros de passeports divulgués par erreur par l'Australie
Le stagiaire du G20 risque de se faire taper sur les doigts. Sa faute? Avoir envoyé au mauvais destinataire un e-mail contenant les données personnelles, dont le numéro de passeport, de l'ensemble des hauts dirigeants qui se sont rendus à la réunion des 31 pays les plus riches de la planète –comme son nom ne l'indique pas– qui s'est tenue en novembre dernier à Brisbane (Australie). François Hollande, Barack Obama, Angela Merkel, Vladimir Poutine, Xi Jinping… la liste des "victimes" de la fuite est impressionnante.
C'est le quotidien britannique The Guardian qui a dévoilé ce lundi l'information. A l'origine de l'erreur, commise récemment mais non datée précisément, une bête méprise dans l'adresse d'acheminement d'un mail de la part d'un employé du département de l'Immigration australien qui l'a envoyé aux organisateurs de la coupe d'Asie des nations de football (l'histoire ne dit pas pourquoi). Voilà comment le numéro de passeport des hommes et des femmes les plus puissants de la planète peut se retrouver public.
Or, si les autorités australiennes ont très vite eu vent de cette faille et jugent qu'il est "peu probable" que ces données se retrouvent dans le domaine public, l'anecdote soulève toutefois des questions sur les procédures de sécurité. Il semblerait ainsi que l'erreur de l'employé portait sur le destinataire du mail, et non sur son contenu. Se pourrait-il alors que l'échange de données aussi sensibles par mail, qui est un moyen parmi les moins sécurisés, soit monnaie courante dans cette administration? Inquiétant quand on sait qu'aucun système au monde ne peut se prémunir complètement d'être hacké par un pirate suffisamment doué.
Enfin, ce n'est pas une première pour l'Immigration australienne: en février 2014, le département avait déjà publié par inadvertance les données personnelles de 10.000 personnes, notamment des demandeurs d'asile.
Cerise sur le gâteau, il semble que la hiérarchie de l'Immigration ait décidé qu'il valait mieux garder la fuite secrète et n'ait pas prévenu les chefs d'Etat concernés, toujours selon The Guardian. Dans des échanges internes, toujours par mail, révélés par le quotidien britannique, la commissaire australienne de la confidentialité a tout simplement écrit qu'elle "ne considér(ait) pas nécessaire de notifier les clients (les leaders internationaux, NDLR) de la brèche". Pas vu, pas pris, en somme.
Sauf que cette recommandation pourrait aller à l’encontre des lois de confidentialités de certains pays, comme la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui exigent que l’individu affecté par une faille de ce type en soit informé. Contacté, le ministre de l'Immigration australien n'a pas souhaité répondre à la presse.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.