Jérusalem : des dizaines de blessés après des affrontements sur l'esplanade des Mosquées
Des heurts ont éclaté entre des policiers israéliens et des Palestiniens sur l'esplanade des Mosquées et dans d'autres quartiers de Jérusalem, dimanche 11, jour d’importantes fêtes juive et musulmane.
Cette année, le premier jour de l’Aïd-el-Kébir coïncidait avec Ticha Beav, jour de deuil et de jeûne pendant lequel les juifs commémorent, notamment, la destruction des deux temples de Jérusalem. Cette concomitance exceptionnelle était redoutée en Israël et particulièrement à Jérusalem où des violents affrontements ont eu lieu notamment sur l'esplanade des Mosquées dimanche. Une soixantaine de fidèles musulmans, Palestiniens ou Arabes israéliens, ont été blessés lors des dispersions de manifestations par la police de l'Etat hébreu qui compte quatre blessés dans ses rangs.
Des dizaines de milliers de musulmans se sont rendus sur l'esplanade des Mosquées pour la grande prière de l’Aïd-el-Kébir, la fête du sacrifice, à la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. La police a autorisé des fidèles juifs à se rendre sur l'esplanade qui recouvrent une partie du mont du Temple, le premier lieu saint du judaïsme: l'emplacement du second Temple de Jérusalem, détruit en 70 après JC par les Romains.
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Invoquant des raisons de sécurité, la police israélienne, qui contrôle l’entrée du site, en avait d’abord interdit l’accès aux juifs. Mais, sous la pression de la droite religieuse nationaliste, elle les a finalement autorisés à y monter, suscitant la colère des Palestiniens sur place. Des accrochages ont éclaté et les forces de l'ordre israéliennes ont utilisé des grenades assourdissantes pour tenter de disperser des manifestants qui ont tiré des projectiles.
Selon l’accord en place depuis la victoire d’Israël lors de la guerre de 1967, les non-musulmans sont autorisés à visiter le mont du Temple, mais pas à y prier. Les Juifs sont autorisés à entrer par petits groupes et à des horaires limités. Ils sont contraints de suivre des parcours prédéfinis, sont étroitement surveillés et ne peuvent pas prier ni montrer aucun symbole religieux ou national.
Des affrontements ont également eu lieu dans d'autres quartiers de Jérusalem-Est où vivent en majorité des Palestiniens.
La Jordanie, qui contrôle les lieux saints musulmans à Jérusalem, et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont dénoncé "l’agression" contre l’esplanade des Mosquées par les forces israéliennes.
Voir:
Il y a un an, le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem: et maintenant?
Les musulmans de France se préparent à célébrer l'Aïd el-Kebir
Rare visite d'un ministre arabe sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem
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