L'aviation russe menace une frégate française en Méditerranée


Compte tenu du contexte syrien, l'information est importante. Selon Le Point, la frégate française Aquitaine, actuellement déployée en mer Méditerranée dans le cadre de l'opération Chammal, s'est vue confronter dimanche à une attitude décrite comme "agressive" de la part d'appareils de l'aviation militaire russe.
L'hebdomadaire précise que cette confrontation à distance a eu lieu au cours du week-end, soit possiblement à la suite des bombardements de Douma dans la Ghouta orientale où des armes chimiques auraient été utilisées contre des populations civils par le régime de Damas. Le magazine précise que l'attitude du chasseur russe, qui s'est approché très près du navire français, est considérée comme "nettement plus belliqueuse" que lors de précédents incidents de ce genre. Le Point précise en effet "que de telles visites russes ne sont pas rares dans les parages des navires français, elles se situent généralement à une distance raisonnable, marquant ainsi une attitude clairement dénuée d'ambiguïté, à défaut d'être amicale".
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Il pourrait d'ailleurs s'agir d'un avertissement du Kremlin à une éventuelle frappe de la France contre son allié syrien. La France, qui s'est à nouveau déclarée prête ce mardi 10 à une "riposte" si la "ligne rouge" avait été franchie par le régime de Damas, dispose de plusieurs options militaires pour frapper en Syrie.
Et l'une de ses options passe d'ailleurs par le navire de guerre visée par ce survol agressif de l'aviation russe. L'Aquitaine est une frégate furtive de 2e génération, fleuron de la Marine nationale, qui emporte à son bord 16 missiles de croisière naval (MdCN), équivalant français du Tomahawk américain. La portée de plusieurs centaines de kilomètres de ces armes permet de viser en profondeur des objectifs stratégiques, en restant dans les eaux internationales.
L'autre option envisageable est l'emploi d'avion de combat Rafale équipés de missiles Scalp à la portée effective de 250 km. Les appareils pourraient décoller de Jordanie ou des Emirats arabes unis, où la France dispose d'une base aérienne. Néanmoins, cela nécessite l'accord des deux pays.
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Mais Paris pourrait aussi décider de faire décoller ses Rafale de son territoire national, et organiser deux ou trois ravitaillements en vol pour leur faire rejoindre la zone. Une opération délicate et coûteuse qui pourrait nécessiter un soutien logistique important des Etats-Unis. D'autant que l'emploi d'avions de combat pourrait se heurter aux systèmes de défense anti-aérienne S-300 et S-400 installés sur le territoire syrien par la Russie.
Donald Trump et Emmanuel Macron souhaitent tous deux "une réaction ferme" envers Damas, ce qui ouvre la possibilité d'une riposte commune.
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