Le mollah Mansour, chef des talibans afghans, a été tué dans un raid américain
Le mollah Akhtar Mansour est mort. Les Etats-Unis ont annoncé samedi 21 avoir "probablement" tué le chef des talibans afghans dans une frappe aérienne au Pakistan. Après avoir nié cette mort dans un premier temps, les talibans ont fini par la reconnaître ce dimanche 22, tout comme le gouvernement afghan. En décembre 2015, des sources afghanes et pakistanaises avaient déjà indiqué que le mollah avait été grièvement blessé, voire tué dans une fusillade au cours d'une réunion de cadres talibans qui aurait dégénéré au Pakistan. Sa mort avait finalement été démentie par le mouvement islamiste.
Cette fois-ci, le bombardement a été mené par plusieurs drones des forces spéciales américaines dans une zone éloignée à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan, au sud-ouest de la ville d'Ahmad Wal, et il a été autorisé par Barack Obama lui-même, a précisé le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, ajoutant que Mansour était un obstacle au processus de réconciliation entre le gouvernement afghan et les talibans. Processus fortement encouragé par les Etats-Unis, qui depuis la fin de la mission de combat de l'Otan en Afghanistan en 2014 sont censés se contenter de jouer un rôle de conseil et d'assistance auprès de Kaboul.
Initialement considéré comme favorable aux pourparlers de paix avec le gouvernement afghan, Mansour a changé de stratégie une fois qu'il a succédé au mollah Omar en juillet 2015. Devenu chef des talibans, il a régulièrement refusé de se montrer à la table des négociations et, après des débuts difficiles à la tête du mouvement, il a réussi à consolider son pouvoir, poussant ses combattants à se montrer plus offensifs. Sous sa direction, les talibans ont réussi à prendre brièvement le contrôle de la ville de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, en septembre dernier, leur plus grande victoire depuis 14 ans. Ces derniers mois, ils ont également revendiqué une série d'attentats contre des ambassades, des médias et des bâtiments de l'ONU et de l'Otan dans le quartier diplomatique de Kaboul et dans ses environs.
Malgré tout, le Pakistan ne perd pas espoir. Il a accueilli mercredi dernier une nouvelle session de pourparlers internationaux. La mort du mollah Ansour pourrait donc avoir une incidence positive sur ces discussions.
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