Le pape en voyage dans le Caucase pour rétablir "la paix"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 septembre 2016 - 12:26
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Portrait du pape François.
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©Casa Rosada/Wikimedia Commons
Le pape rencontrera vendredi soir la communauté assyro-chaldéenne, l'une des trois communautés catholiques présentes en Géorgie avec les communautés latine et arménienne.
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Trois mois après un premier voyage en Arménie, le pape François a repris ce vendredi son bâton de pèlerin de la paix pour un court séjour dans le Caucase, en Géorgie et en Azerbaïdjan. "Pax vobis" (la paix sur vous) est la devise de ce voyage.

Le pape François a repris ce vendredi 30 son bâton de pèlerin de la paix pour un court séjour dans le Caucase, en Géorgie et en Azerbaïdjan, trois mois après un premier voyage en Arménie. Le pape argentin a retenu la formule "Pax vobis" (la paix sur vous) comme devise de ce voyage dont la portée oecuménique s'exprimera à travers des rencontres avec les dignitaires de l'Eglise orthodoxe locale. Il s'agit "clairement d'un voyage de paix, le pape sera porteur d'un message de réconciliation pour toute la région", a souligné le porte-parole du Vatican, Greg Burke.

Jorge Bergoglio, qui a décollé de Rome peu après 9h (7h GMT), était attendu vers 15h (11h GMT) à Tbilissi, d'abord pour une rencontre avec le président géorgien Guiorgui Margvelachvili puis un entretien avec le Catholicos patriarche orthodoxe de toute la Géorgie, Elie II. Orthodoxe à près de 85%, la Géorgie a été évangélisée dès l'aube du christianisme par André, l'un des douze apôtres, et cette religion s'est définitivement imposée au IVème siècle, a expliqué devant quelques journalistes Irakli Vekua, conseiller à l'ambassade de Géorgie auprès du Saint-Siège.

Indépendant depuis 1991, le pays a connu des débuts tumultueux mais est aujourd'hui apaisé et n'aspire qu'à se rapprocher de l'Union européenne, selon ce diplomate. Dans ce contexte, la visite du pape François est considérée comme "un pas en avant dans ce processus de rapprochement". Seul point noir de ce déplacement, selon Valentina Karakhanian, historienne géorgienne travaillant au Vatican: les tensions autour des anciennes propriétés de l'Eglise catholique qui ont toutes été transmises à l'Eglise orthodoxe.

L'un des temps forts du voyage sera, dès vendredi soir, la rencontre du pape avec la communauté assyro-chaldéenne, l'une des trois communautés catholiques présentes en Géorgie avec les communautés latine et arménienne. Cette Eglise d'Orient est surtout implantée au Moyen-Orient (Irak, Syrie, Liban...) et des pèlerins syriens et irakiens sont attendus à Tbilissi. Les premières migrations d'Assyro-chaldéens datent du XVIIème mais beaucoup d'entre eux sont arrivés au début du XXème siècle, fuyant la Première Guerre mondiale et les persécutions dont ils étaient l'objet dans l'empire ottoman.

Cette petite communauté a conservé l'usage de l'araméen et le pape dira quelques mots dans ce qui était la langue de Jésus, à l'occasion d'une prière pour la paix en Syrie. Le porte-parole du Vatican n'a pas donné de détails sur ce que pourrait être le message de paix du pape en Azerbaïdjan, où il est attendu dimanche. Mais fin juin, juste après son voyage en Arménie, le souverain pontife avait appelé les pays du Sud-Caucase à "la ténacité et à des pas continuels" vers le règlement de leurs conflits.

Depuis des décennies, l'Arménie se dispute avec l'Azerbaïdjan voisin la région séparatiste du Nagorny Karabakh, peuplée d'une majorité d'Arméniens et théâtre de combats intenses en avril. "J'ai accepté l'invitation à visiter ces pays (la Géorgie et l'Azerbaïdjan) pour deux raisons: valoriser les anciennes racines chrétiennes présentes sur ces terres --toujours dans un esprit de dialogue avec les autres religions et cultures-- et encourager les espérances et les sentiers de la paix", avait-il déclaré.

"L'Histoire nous enseigne que le chemin de la paix requiert une grande ténacité et des pas continuels, en commençant par des petits pas et en les faisant croître progressivement, en allant à la rencontre l'un de l'autre", avait-il poursuivi. A Erevan, le pape avait appelé à une solution pacifique au conflit du Nagorny-Karabakh, alors que le Catholikos Karékine II, chef de l'Eglise apostolique arménienne accusait l'Azerbaïdjan de livrer à l'Arménie "une guerre qui ne dit pas son nom".

Dimanche en Azerbaïdjan, le pape argentin aura l'occasion de rappeler cette nécessité de la paix à ses interlocuteurs, dont le président Ilham Aliev. Il ira aussi à la rencontre de la toute petite communauté catholique: 570 personnes, dont seulement sept prêtres, sur plus de neuf millions d'habitants principalement musulmans.

 

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