Malte : le plus petit État membre à la tête du Conseil de l’Union européenne

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 09 janvier 2017 - 15:22
Mis à jour le 11 janvier 2017 - 10:31
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©Fdecomite/Flickr
A partir du 1er janvier 2017, Malte occupe la présidence du Conseil de l'Union européenne et ce pour les 6 prochains mois.
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Du 1er janvier au 30 juin 2017, ce sera au tour de Malte de présider le Conseil de l’Union européenne. L’actualité s’annonce chargée, mais ce sera aussi l’occasion pour l’île de montrer ses atouts en tant qu’État membre.

Depuis le 1er janvier 2017, chefs de gouvernement, députés et commissaires européens ont le regard tourné vers une petite île huit fois plus petite que le Luxembourg: Malte. Pourquoi? Car depuis la nouvelle année, c’est elle qui a pris la succession de la Slovaquie à la tête du Conseil de l’Union européenne. Une première pour laquelle le pays "a travaillé dur" et "qui sera un véritable moment de fierté pour Malte et Gozo", estime Roberta Metsola, députée européenne maltaise (PPE). Pourtant, au vu du contexte actuel (question migratoire, Brexit, élections en France et au Pays-Bas…), rien ne s’annonce simple pour le plus petit État membre de l’Union européenne.

En réalité, les travaux de Malte pour la Présidence ont commencé depuis la fin 2015 car le Conseil fonctionne avec une présidence "tournante", ce qui signifie qu’elle change tous les six mois. Difficile alors d’établir un programme de travail sur une période aussi courte. C’est pourquoi celui-ci est réalisé parun trio de présidences: trois pays établissent ensemble un programme sur 18 mois qu’ils mettront en œuvre chacun leur tour. Pour Malte, il s’agit de clôturer la feuille de route entamée par les Pays-Bas et continuée par la Slovaquie. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’agenda est aussi dicté par le contexte international et les priorités politiques du pays qui est en charge de la présidence. Par exemple, la Slovaquie n’a que peu fait avancer la question de l’accueil des migrants et celle des libertés civiles tandis que pour Malte ces deux questions sont prioritaires.

Pour autant, cela ne nous éclaire que peu sur le rôle du Conseil de l’Union européenne. Anciennement appelé Conseil des ministres, cet organe réunit les différents ministres des États membres selon les politiques sectorielles concernées. S’il s’agit de questions liées au roaming ou à la 5G ce sont les ministres chargés du numérique qui se réunissent. Il existe comme cela dix formations différentes. Elles ont pour rôle d’adopter les actes législatifs européens, compétence exercée la plupart du temps avec le Parlement européen. Ce partage a une incidence sur la deuxième fonction de la Présidence: représenter le Conseil auprès des autres institutions européennes et notamment lorsqu’elles doivent trouver un accord sur un texte via ce que l’on appelle les trilogues.

C’est avec cette volonté de concilier les différents intérêts entre les États que Malte a défini ses six priorités. "Ce sera la présidence qui construira des relations entre les pays qui ont des opinions différentesa clamé le Premier ministre travailliste Joseph Muscat en novembre dernier. A travers ses priorités, l’île n’hésite pas à remettre sur la table des questions clivantes proposées par la Commission européenne comme la répartition des migrants entre les différents pays européens, la création d’un Plan Juncker à destination du continent africain ou encore la mise en place d’un système européen d’autorisation et d’information concernant les voyages (ETIAS). Si le reste demeure plus classique (promouvoir la croissance, développer le marché unique), Malte propose aussi de concentrer les efforts du Conseil sur les questions maritimes.

Un programme chargé auquel il faudra aussi ajouter la question du Brexit, sujet épineux au vu de la relation qu’entretiennent les deux îles. Theresa May, Première ministre britannique, a déclaré que l’article 50 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne sera enclenché au plus tard le 31 mars ce qui sonnera le début des négociations pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le premier semestre 2017 s’annonce compliqué et, si certains comme Kurt Formosa du think tank européen Meusac (pour Malta – EU Steering & Action Committee) sont optimistes en arguant que "les petits pays sont souvent plus habiles que les gros pour faire avancer les priorités de l’Union", d’autres restent plus réservés évoquant un défi que "le contexte actuel rendra encore plus difficile" (Marlene Mizzi, députée européenne maltaise, S&D).

Afin de discuter de ces enjeux, la Maison de l’Europe de Paris organisera le mardi 24 janvier de 18h30 à 20h une conférence sur la présidence maltaise avec la participation de Monsieur Patrick Mifsud, ambassadeur de Malte en France. N’hésitez pas à vous inscrire pour assister à cet événement.

(Avec la contribution du Centre d’Information Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris)

 

 

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