Mexique : le pape a achevé sa visite par une messe transfrontalière

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 février 2016 - 17:05
Image
Pape François Mexique 13.02.2016
Crédits
©Alfredo Estrella/AFP
Le pape a plaidé pour le sort des migrants, la fin des violences et la lutte contre la pauvreté au Mexique.
©Alfredo Estrella/AFP
Le pape François a quitté mercredi le Mexique après une visite de cinq jours. Un voyage marqué par de nombreux discours dénonçant la violence que connaît le pays, le sort des migrants ou encore les injustices commises envers les population indigènes. Encore une fois, des dizaines de milliers de fidèles sont venus acclamer le souverain pontife.

Le pape a quitté le Mexique mercredi à l'issue d'un voyage historique de cinq jours, qui s'est achevé par une messe transfrontalière inédite devant plusieurs dizaines de milliers de personnes où il a dénoncé la "tragédie humaine" des migrations forcées. L'avion du souverain pontife a décollé de l'aéroport de Ciudad Juarez au nord du Mexique, à la frontière américaine, après une cérémonie officielle en présence du président Enrique Pena Nieto.

Jorge Bergoglio s'était précédemment recueilli symboliquement près d'une grande croix située à l'extrémité d'une rampe surplombant la frontière, d'où il a adressé sa bénédiction à des fidèles situés de l'autre côté du grillage au Texas. Il y a également déposé trois bouquets de fleurs, dont l'un devant des chaussures de migrants décédés durant leur périple.

Le pape a ensuite célébré devant plus de 300.000 fidèles une ultime messe qui était également retransmise dans un stade de El Paso au Texas (Etats-Unis), par delà le Rio Bravo, où plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient pris place.

Arrivé vendredi après une rencontre historique à Cuba avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, le pape François a effectué au Mexique un voyage très dense jalonné d'étapes symboliques autour des thèmes de la violence, de la pauvreté, des indigènes et des migrants, actuellement au cœur des problématiques du pays.

Le souverain pontife a plaidé pour un Mexique pacifié, "sans trafiquants de la mort" et sans émigration, appelé les Mexicains à ne pas se "résigner" face à la violence, d'agir et d'"oser rêver", tout en pressant les responsables politiques d'apporter une "sécurité effective".

"On ne peut ignorer la crise humanitaire de ces dernières années qu'a provoqué la migration de milliers de personnes, que ce soit par le train, la route ou même à pied, traversant des centaines de kilomètres à travers les montagnes, les déserts, les chemins inhospitaliers. Cette tragédie humaine que représente la migration forcée est aujourd'hui un phénomène global", a déclaré le pape dans son homélie à Ciudad Juarez.

"Face à tant de vides légaux, se tient un réseau qui attrape et détruit les plus pauvres. Non seulement ils souffrent de la pauvreté mais en plus de ces formes de violences. Injustice qui se radicalise chez les jeunes, eux, la +chair à canon+, sont poursuivis et menacés quand ils tentent de sortir de la spirale de la violence et de l'enfer des drogues. Et que dire de toutes ces femmes à qui on a retiré injustement la vie!", a ajouté François. "Plus de mort, ni d'exploitation! Il est encore possible de changer", a-t-il enfin lancé à la foule enthousiaste.

De nombreux fidèles étaient arrivés très tôt le matin, arborant des tee-shirts "J'aime le pape". Certains "latinos" étaient venus des États-Unis pour assister à la messe. "J'ai vécu des années dans la peur de me faire attraper mais j'ai finalement accompli mon rêve", expliquait Conchita Somosa, une Mexicaine de 60 ans venu de Nogales en Arizona (sud des Etats-Unis), qui avait franchi clandestinement cette frontière vingt ans plus tôt, avant finalement d'obtenir la nationalité américaine.

"J'espère que le pape fera changer nos dirigeants", commentait Ovalle, 32 ans, une Mexicaine d'origine vivant aux Etats-Unis. François a plaidé sans cesse depuis le début de son pontificat pour que les immigrants qui fuient leurs pays en raison de la misère, de la guerre, des persécutions religieuses ou politiques reçoivent une seconde chance dans les pays d'accueil.

Dans la matinée, il avait visité un centre pénitentiaire accueillant 3.000 détenus, qui fut jadis l'un des plus dangereux d'Amérique latine, où il avait déclaré que la prison n'était pas la seule solution à "l'insécurité" et invité les détenus à se faire "prophètes" de la paix dans la société. Cette visite intervenait quelques jours après des violences entre détenus qui avaient fait 49 morts dans une prison de Monterrey (nord-est).

Peu avant de monter dans l'avion le ramenant à Rome, le pape a évoqué les visages des enfants mexicains croisés au cours de son périple: "Je vous assure que j'ai failli pleurer de voir tant d'espoir dans une nation qui a autant souffert".

 

À LIRE AUSSI

Image
Le Pape François a reconnu le génocide arménien.
Mexique : le pape se rend dans l'Etat défavorisé du Chiapas pour soutenir indigènes et migrants
Pour le troisième jour de sa visite au Mexique, le pape François se rend, ce lundi, dans l'Etat défavorisé du Chiappas (sud du pays) pour exprimer sa sollicitude aux c...
15 février 2016 - 09:03
Politique
Image
Le Pape François.
Le Pape dénonce "l'hypocrisie des puissants qui parlent de paix mais qui vendent des armes"
Le Pape François s'est confié à "Paris Match" sur le capitalisme qu'il estime être devenu trop présent dans l'humanité, la COP21 ainsi que la montée du terrorisme en S...
15 octobre 2015 - 14:39
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.