Pourquoi le Premier ministre du Kosovo a décidé de doubler son salaire
Un Premier ministre, de n'importe quel pays, se doit de bien présenter. Autrement dit d'être bien habillé. Du coup, Ramush Haradinaj, l'ex-guérillero devenu Premier ministre du Kosovo en septembre dernier, a pris une résolution en ce sens. Et ça ne plait pas à ses administrés.
Dans le rapport revenant sur ses 100 premiers jours à la tête du gouvernement, les Kosovars ont pu découvrir que Ramush Haradinaj avait doublé son salaire, passant de 1.500 euros nets par mois à 3.000 euros.
Dans une interview, il a expliqué que c'était pour s'acheter des cravates et des chemises, et ainsi avoir une tenue vestimentaire cadrant avec son poste et ses responsabilités. "Je dois être au niveau de mes responsabilités. Je suis obligé d’avoir une cravate, je ne peux pas sortir n’importe comment, je dois avoir une chemise", a-t-il ainsi déclaré.
Lire plus loin: le Kosovo a neuf ans et le moral en berne
Pour montrer leur mécontentement, des militants de l'ONG Beyond the wall ont organisé une collecte de cravates et sont allés les accrocher mardi 26 aux grilles du siège du gouvernement à Pristina, la capitale du Kosovo. Ils ont récolté 300 cravates.
Un retraité venu accrocher sa cravate a expliqué à l'AFP que ses revenus mensuels s'élevaient à 75 euros nets par mois et qu'il lui faudrait trois ans et demi pour gagner ce que le Premier ministre kosovar gagne en un mois.
"Ramush Haradinaj est le Premier ministre de gens pauvres qui gagnent 200 euros par mois", a déclaré Kushtrim Mehmeti un des responsables de l'ONG. Au Kosovo, le salaire moyen est de 360 euros et un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Pour donner un élément de comparaison, en France, le Premier ministre Edouard Philippe gagne plus de 12.000 euros par mois. Et le salaire moyen des Français est de 2.225 euros nets par mois (avec des variations plus ou moins importantes en fonction du secteur de travail).
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.