Brésil : qui est Jair Bolsonaro, le candidat d'extrême droite poignardé
Le surnom de "Trump tropical" lui colle désormais à la peau. Il faut dire qu'il va bien à Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite à la présidentielle au Brésil, poussé un peu plus sur le devant de la scène internationale après l'attentat à l'arme blanche dont-il a été victime jeudi.
Une attaque qui l'éloigne de la campagne mais pourrait aussi lui attirer la sympathie d'une partie des électeurs, alors que les sondages le placent presque toujours perdant au second tour.
Agé de 63 ans, Jair Bolsonaro est surtout connu pour ses positions extrêmes et virulentes sur les sujets de société, laissant au second plan un programme économique assez consensuel. Militaire de carrière, il est entré dans l'armée brésilienne comme simple soldat et en est sorti capitaine.
En 1998, il s'est lancé en politique en devenant conseiller municipal à Rio de Janeiro. Si l'homme est passé par de nombreux partis allant du centre à l'extrême droite, le discours est globalement resté le même.
Voir: Brésil - l'attentat contre Bolsonaro pourrait le rapprocher de la présidence
Un mélange d'ultra-conservatisme farouchement anti-gauche et de provocations agrémenté de complotisme à la Trump ou se mêlent propos sexistes ("elle ne mérite pas que je la viole", à propos d'une députée), homophobes, racistes (il préfère que son fils "meurt" plutôt qu'il soit homosexuel, et il n'épousera jamais une noire car il est "bien élevé").
Des sorties qu'il aime accompagner d'accusations douteuses et parfois de mensonges grossiers. Critiquant la distribution sous la présidence de Dilma Rousseff d'un kit contre l'homophobie -rebaptisé "kit gay" par ses soins- il avait brandit le "Guide du zizi sexuel" de Zep, absolument pas intégré à ce fameux ensemble mais dont la couverture servait mieux son discours.
"Macho" de la politique, il tient régulièrement des propos faisant l'apologie de différentes formes de violences. Il défend ainsi la peine de mort mais aussi la torture et ne se prive pas pour évoquer sa nostalgie de la dictature militaire (1964-1985).
Un discours populiste qui séduit mais le confronte en même temps à un plafond de verre. Profitant de l'arrestation de Lula, il s'est hissé comme le deuxième homme de cette élection et arrivera au second tour selon les sondages. Il serait cependant battu sauf en cas d'un improbable duel avec le candidat du parti des travailleurs.
En bon populiste, Jair Bolsonaro a déjà su se présenter en victime d'un complot voulant l'empêcher d'être élu. Une stratégie qui pourrait lui apporter des voix. Mais il reste également le candidat qui concentre le plus de rejet absolu.
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