Royaume-Uni : Cameron attaque les pro-"Brexit" et tente de rallier Boris Johnson

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 février 2016 - 15:00
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Le premier ministre britannique David Cameron et le maire de Londres Boris Johnson.
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©Jack Taylor/AFP
"Nous serons plus en sécurité, plus forts et plus prospères dans l'Union européenne", a martelé David Cameron, ici aux côtés de Boris Johnson.
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David Cameron a de nouveau appelé ce dimanche les Britanniques à s'opposer à un "Brexit" lors du prochain référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE. Il a notamment tenté de rallier à sa cause le populaire et eurosceptique maire de Londres, Boris Johnson.

Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé dimanche le charismatique maire de Londres Boris Johnson à ne pas rejoindre le camp des pro-Brexit, qu'il a attaqué frontalement à quatre mois du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE.

"Je voudrais dire à Boris ce que je dis à tout le monde, à savoir que nous serons plus en sécurité, plus forts et plus prospères dans l'Union européenne", a déclaré le dirigeant conservateur lors d'une interview sur l'émission politique dominicale de la BBC, The Andrew Marr Show.

"La perspective de collaborer avec (le chef du parti europhobe Ukip) Nigel Farage et (l'ex-député) George Galloway et de faire un saut dans l'inconnu n'est pas la bonne voie pour notre pays", a-t-il ajouté, en référence à ces deux responsables politiques plus ou moins marginalisés, figures de proue de la campagne pro-Brexit.

Le bouillonnant et populaire maire de Londres, lui aussi conservateur et candidat à la succession de David Cameron, laisse planer le suspense sur sa position pendant la campagne du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, qui se tiendra le 23 juin. Il devrait communiquer sa décision dans la soirée de dimanche.

Sa popularité donnerait du lustre à la campagne pro-Brexit, qui a pour l'instant été rejointe par cinq ministres et une secrétaire d'État du gouvernement conservateur, dont le titulaire du portefeuille de la Justice, Michael Gove, ami personnel de Cameron.

Le Premier ministre a quatre mois pour convaincre ses compatriotes du bien-fondé de l'accord qu'il a négocié jeudi et vendredi à Bruxelles pour renforcer le "statut spécial" du Royaume-Uni dans l'UE.  Selon le premier sondage réalisé depuis l'accord pour le Mail on Sunday, 48% des Britanniques interrogés ne veulent pas quitter l'UE, 33% sont pro-Brexit et 19% sont encore indécis.

Avec ce référendum, David Cameron joue sa place dans l'Histoire, d'autant plus qu'un Brexit provoquerait l'organisation d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse, comme l'a rappelé dimanche la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon.

"Si nous sortons de l'Union européenne, cela déclencherait une demande pour un second référendum sur l'indépendance", a-t-elle indiqué lors d'une interview sur The Andrew Marr Show. Lors du premier référendum organisé en septembre 2014, le Non à l'indépendance l'avait emporté à 55% des voix.

Conscient des enjeux, David Cameron a lancé toutes ses forces dans la bataille dimanche, profitant de ce programme sur la BBC, très regardé, pour attaquer frontalement le camp des pro-Brexit, qui arguent que le Royaume-Uni serait plus souverain en dehors du bloc des 28.

"La souveraineté signifie être vraiment en mesure de faire les choses", a-t-il déclaré. "Si vous ne pouvez pas obtenir l'accès au marché unique pour vos entreprises, si vous ne pouvez pas assurer la sécurité des gens (...), alors vous êtes moins maître de votre destin".

En quittant l'UE, le Royaume-Uni n'aura qu'une "illusion de souveraineté", a martelé le dirigeant, annonçant le dépôt prochain d'un projet de loi visant à protéger la souveraineté du Parlement britannique.

"Si nous partons, ce sont potentiellement sept années d'incertitudes, et à la fin de ce processus, aucune garantie que nos entreprises auront un accès complet au marché" européen, a encore prévenu David Cameron, citant l'exemple des négociations UE-Canada.

Et si le Royaume-Uni parvient à conserver l'accès au marché unique, il devra non seulement accepter les règles de ce marché sans avoir un droit de regard sur elles, mais il devra aussi accepter la libre circulation des personnes et contribuer au budget européen, a rappelé David Cameron.

 

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