Russie : Boris Nemtsov, principal opposant à Vladimir Poutine, a été assassiné à Moscou

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RT
Publié le 28 février 2015 - 10:45
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Boris Nemtsov, opposant russe, buste
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©Sergei Karpukhin/ Reuters
L'opposant russe Boris Nemtsov à Moscou en avril 2013.
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Principal opposant au président russe et ancien vice-Premier ministre, Boris Nemtsov a été tué par balles en plein centre de Moscou, à quelques mètres du Kremlin, dans la nuit de vendredi à ce samedi. L’opposition prévoit une marche en son honneur dimanche 1er mars dans la capitale russe.

C’est de loin l’assassinat le plus important de l’ère Poutine. Le principal opposant au président russe et ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov a été tué par balles en plein centre de Moscou dans la nuit de vendredi à ce samedi. L’opposition prévoit une marche en son honneur dimanche 1er mars dans la capitale russe.

Agé de 55 ans, Boris Nemtsov a été abattu à quelques mètres du Kremlin. Il a reçu quatre balles dans le dos, tirées depuis une voiture blanche dont le conducteur a ensuite pris la fuite, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Quand le drame s’est produit, Boris Nemtsov se promenait sur un pont traversant la rivière Moskova en compagnie d’une femme ukrainienne qui, elle, n’a pas été blessée, a précisé un porte-parole des forces de l’ordre. 

Boris Nemtsov, ouvertement contre l’implication russe en Ukraine, était l’opposant le plus important à Vladimir Poutine depuis l’arrivée au pouvoir de ce dernier il y a quinze ans. Le chef du Kremlin s’est pourtant empressé de qualifier ce meurtre de "provocation" et a indiqué qu’il avait placé l’enquête sous ses ordres.

Comme d'autres membres de l'opposition, dont certains ont été emprisonnés ou ont fui le pays devant la sévère répression du Kremlin, Boris Nemtsov, qui fut vice-Premier ministre sous la présidence de Boris Elstine à la fin des années 90, luttait farouchement contre la corruption qui gangrène la Russie. Il a notamment dénoncé le coût extravagant des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi de l'an dernier et dressé la liste de nombreux bâtiments publics, hélicoptères et avions mis à la disposition de Vladimir Poutine. C’est également lui qui a dirigé le vaste mouvement de protestation qui a eu lieu au cours de l'hiver 2011-2012 en Russie. 

"Qu'un dirigeant de l'opposition puisse être abattu à côté des murs du Kremlin dépasse l'imagination. Il n'y a qu'une seule explication possible: il a été tué pour avoir dit la vérité", s’est insurgé Mikhaïl Kasianov, un autre responsable de l'opposition. Car il semblerait que Boris Nemtsov ait déclaré craindre que Vladimir Poutine souhaitait sa mort en raison de son opposition au conflit qui fait rage dans l’est de l’Ukraine.

Il avait justement  prévu une marche dimanche pour protester contre cette guerre. Trois heures avant son assassinat, il était d’ailleurs dans le studio de la radio Echo à Moscou, appelant à cette manifestation pour lutter à la fois contre les effets de la crise économique en Russie et contre le conflit ukrainien, les deux étant liés selon lui. "Cette marche demande l’arrêt immédiat de la guerre avec l’Ukraine, elle exige que Poutine cesse son agression. (...) La cause de la crise, c’est l’agression (de l’Ukraine), qui a été suivie des sanctions, puis des fuites de capitaux, tout ça à cause de l’agression insensée contre l’Ukraine que mène Poutine", avait-il notamment déclaré.

Face à ce drame, la communauté internationale a immédiatement réagi. Barack Obama, très critique à l’égard de Vladimir Poutine en raison de la crise en Ukraine,  a notamment condamné un "meurtre brutal" et appelé Moscou à mener "rapidement une enquête impartiale et transparente"  afin que"les responsables soient traduits en justice". "Boris Nemtsov était un avocat infatigable de son pays, voulant pour ses concitoyens russes les droits auxquels toute personne a droit", a ajouté le président américain dans un communiqué.  

François Hollande a, quant à lui, dénoncé l'"assassinat odieux" de Boris Nemtsov, saluant la mémoire d'un "défenseur courageux et inlassable de la démocratie".

 


 

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