Syrie : des frappes aériennes syriennes et russes ont visé des hôpitaux
Trois hôpitaux situés dans la province d'Idlib en Syrie ont été visées par des frappes aériennes syriennes et russes dimanche 5. Des vicitmes civiles sont à déplorer.
C'est un déluge de feu qui a frappé la province rebelle qui défie encore le pouvoir de Bachar al-Assad. Quelques 150 raids aériens ont été menés par les aviations russes et syriennes contre des objectifs militaires mais aussi civils dans la province d'Idlib. Trois hôpitaux de la région au nord-ouest de la Syrie ont été touchés par des bombardements dimanche selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plusieurs victimes civiles sont à déplorer.
Selon les médias proches du régime de Damas, ces attaques aériennes étaient des réponses à des tirs de roquettes des groupes djihadistes contre des positions loyalistes positionnées derrière la ligne de front.
L'hôpital de Kafranbel, situé au sud de la province, a été touché par des raids aériens et est totalement hors-service selon l'OSDH tout comme celui de Hass, la localité voisine. Des images de patients en blouses errants dans les rues de la ville après le bombardement ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
A Hass, l'établissement de soins a toutefois pu être évacué avant que l'aviation ne le pilonne. Un troisième hôpital, installé dans des grottes de la localité de Kafr Zeita, dans le nord de la province de Hama, a été visé par les frappes russes, selon l'ONG. On ignore ce lundi s'il était toujours fonctionnel.
De nombreux réfugiés ont pris d'assaut les routes de la province d'Idlib pour tenter d'échapper aux bombardements alors que la menace d'une offensive majeure du régime et de son allié russe sur la région se fait chaque jour plus précise.
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Fin mars, un rapport d'Amnesty International accusait, preuves à l'appui, le régime de Bachar al-Assad de mener des frappes aériennes régulières contre des objectifs civils et particulièrement des installations médicales à Idlib. Le régime de Bachar al-Assad "utilise clairement les mêmes tactiques militaires illégales qui ont conduit à des déplacements massifs de populations" dans d'autres villes contrôlées par les rebelles dans le passé, expliquait l'ONG.
La situation de la population locale est d'autant plus précaire que dans le courant du mois de janvier, la province rebelle est passée majoritairement sous la coupe du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham après des combats contre des factions plus modérées présentes dans la poche. Idlib est en théorie "protégée" par l'accord entre la Russie et la Turquie de septembre dernier, marraine des rebelles, ayant empêché une offensive du régime d'Assad. Toutefois, le changement du rapport de force à l'intérieur de la poche entre djihadistes et rebelles modérés pourrait faire office de "blanc-seing" à Damas pour reprendre la dernière poche à l'ouest du pays qui échappe encore à son contrôle.
La guerre en Syrie, qui a débuté en 2011 après la répression de manifestations pacifiques et démocratiques, a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés dans et en dehors du pays.
Voir:
Syrie - La Ghouta orientale: le scénario de la sanglante reconquête d'Alep se répète
En Syrie, la colère des étudiants contre les djihadistes d'Idleb
Idleb, ultime bastion insurgé syrien, passe intégralement à l'heure djihadiste
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