Tunisie : Daech revendique l'attentat commis à Tunis

L'attentat contre un bus de la garde présidentielle mardi à Tunis (Tunisie), qui a fait 13 morts (dont le kamikaze suspecté), a été revendiqué par le groupe Etat islamique (Daech). L'état d'urgence a été réinstauré et la sécurité renforcée.

L'attentat est signé Etat islamique (Daech). Le groupe terroriste a revendiqué, dans un communiqué diffusé ce mercredi 25 sur Internet, l'attaque qui a frappé la veille un bus de la sécurité présidentielle en plein cœur de Tunis. Le bilan de cet attentat-suicide a été porté à 13 morts et une vingtaine de blessés, dont plusieurs dans un état grave.

L'explosion s'est produite en fin d'après-midi près de l'avenue Mohamed-V, l'une des principales artères de Tunis. L'auteur de l'attaque, un Tunisien identifié comme "Abou Abdallah al-Tounisso" et muni d'une ceinture d'explosifs, se serait introduit dans le véhicule, se faisant exploser. Selon l'enquête préliminaire, l'attentat aurait été perpétré à l'aide de 10 kilos d'explosifs, a indiqué le ministère de l'Intérieur tout en précisant que la matière utilisée était du Semtex, un explosif très puissant.

Peu de temps après, les analyses de la police ont permis d'identifier 12 des victimes à partir de leurs empreintes. Le 13e corps pourrait toutefois être celui du terroriste qui a provoqué l'explosion, selon le ministère de l'Intérieur qui a expliqué que l'état du corps ne permet malheureusement pas de relever ses empruntes digitales. Une identification par analyse d'ADN est en cours.

Dans une allocution télévisée dans la soirée, le président tunisien Béji Caïd Essebsi, qui a annulé une visite d'Etat en Suisse, a annoncé que l'état d'urgence était rétabli sur l'ensemble du territoire "pour 30 jours". Celui-ci avait été levé début octobre, trois mois environ après l'attentat qui avait fait 38 morts près de Sousse et revendiqué lui aussi par l'Etat islamique. Un couvre-feu nocturne dans le Grand Tunis a également été instauré jusqu'à nouvel ordre, de 21 heures à 5 heures du matin. Afin de prendre les décisions nécessaires pour faire face à cette situation, le chef de l'Etat a réuni ce mercredi le Conseil de sécurité nationale.

Cible fréquente du groupe terroriste, la Tunisie a également été confrontée à une troisième attaque d'envergure cette année, celle contre le Musée du Bardo à Tunis en mars dernier lors de laquelle 21 touristes avaient été tués.