Variole du singe : l’OMS réfléchit à décréter "l'urgence de santé publique internationale"
Jugeant « inhabituelle et préoccupante » la propagation de la variole du singe, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mardi 14 juin par la voix de son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qu’elle convoquera le 23 juin une réunion de son comité d'urgence en vue d’évaluer si ce virus constitue une « urgence de santé publique de portée internationale », rapporte Le Point. « La situation nécessite une réponse coordonnée », a-t-il lancé lors d'une conférence de presse.
Deux semaines après avoir appelé à ne pas s’inquiéter, l’OMS s’inquiète
Un discours qui tranche avec les propos de l’agence de santé internationale tenus le 27 mai au moment d’une présentation sur la propagation considérée « inhabituelle » du virus, lors de l’Assemblée mondiale de la Santé à Genève. Si elle prévoyait une augmentation du nombre de cas « dans les jours à venir », Sylvie Briand, directrice du département de préparation mondiale aux risques infectieux de l’OMS, estimait néanmoins que « ce n’est pas une maladie dont le grand public devrait s’inquiéter ».
Voir aussi : Pour l’OMS, la variole du singe "n’est pas une maladie dont le grand public devrait s’inquiéter"
Depuis début mai, plus de 1 600 cas confirmés ont été détectés dans 39 pays, dont 32 où la maladie n'est pas endémique - et où aucun mort n'a encore été recensé. Existant depuis des millénaires, se guérissant la plupart du temps spontanément, la maladie de la variole du singe est une cousine de la variole humaine avec cette différence notable que son taux de mortalité et son niveau de transmission à l’homme sont très faibles, rappelait le 6 juin le Pr Christian Perronne, ancien chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de Garches, qui a également exercé des responsabilités dans des groupes de travail à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et à l’OMS.
L’OMS recommande le dépistage et l’isolement des cas contact
À nouveau, l’OMS compte faire appel à des « experts internationaux », dont le processus de sélection est controversé, afin de « mieux comprendre » la variole du singe. L’agence des Nations unies réfléchit également à « changer le nom du virus », a fait savoir le Dr Tedros, promettant « des annonces dès que possible » sur ce sujet.
Selon lui, en vue de « contenir la transmission et stopper l'épidémie », les différents pays doivent faire usage de moyens « éprouvés » comme « la surveillance, la recherche des contacts et l'isolement des patients infectés ».
Pour rappel, est actuellement à l’étude au sein des instances de l’OMS un texte de loi juridiquement contraignant pour les États membres dont l’objet vise le renforcement du rôle de l’agence de santé en matière de gestion des pandémies à l’échelle planétaire. Plus connu sous l’appellation de « traité sur les pandémies », ce projet de loi a été qualifié de « liberticide et d’antidémocratique » par l'Alliance internationale pour la justice et la démocratie, en partenariat avec l’association Children’s Health Defense, fondée par l’avocat Robert Kennedy Jr, lors d’une conférence de presse organisée le 28 mai à Genève, jour de clôture de la 75e Assemblée mondiale de la santé.
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