Xi Jinping en visite en Russie pour commémorer la chute de l’Allemagne nazie et renforcer les relations sino-russes

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France-Soir
Publié le 06 mai 2025 - 10:24
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Vladimir Poutine et Xi Jinping  lors de la réunion des BRICS à Kazan en octobre 2024
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MAXIM SHEMETOV POOLAFP
Vladimir Poutine et Xi Jinping lors de la réunion des BRICS à Kazan en octobre 2024
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Xi Jinping effectuera une visite officielle en Russie du 7 au 10 mai 2025, a annoncé dimanche le Kremlin. L’occasion pour le président chinois et son homologue russe, Vladimir Poutine, de commémorer le 80ᵉ anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et de rappeler les “gigantesques sacrifices” des deux pays lors de cette guerre, mais surtout évoquer les relations bilatérales, signer de nouveaux accords et évoquer aussi bien la guerre commerciale entre Washington et Pékin que la situation géopolitique mondiale.

Dans un communiqué, Moscou précise que la visite de Xi Jinping sera également l’occasion de tenir des discussions bilatérales portant sur “le développement des relations de partenariat global et d’interaction stratégique”. La lune de miel sino-russe se poursuit.

De nouveaux accords et l’actualité mondiale au programme

Depuis l’invasion de l’Ukraine, la position chinoise oscille entre un soutien officiel à un processus de paix, Pékin se voulant même médiatrice du conflit, et un soutien économique à Moscou. Lors de la visite de Vladimir Poutine à Pékin en octobre 2023 à l’occasion du forum des "Nouvelles routes de la soie", les deux dirigeants ont publiquement insisté sur leur étroite relation. Les deux “amis” se félicitaient du caractère “fiable et efficace” de leur collaboration. “Vous pouvez être sûr que, lorsqu’un accord est conclu, il sera exécuté par les deux parties”, déclarait le chef du Kremlin. 

Sur la scène internationale, mais surtout à l’ONU, l’Empire du Milieu a maintes fois appelé à respecter l’intégrité territoriale de tous les pays, Ukraine comprise. Mais la Chine est également sous le feu des critiques occidentales pour avoir renforcé ses liens économiques, militaires et politiques avec son voisin russe, lui offrant une porte dérobée pour les sanctions de l’Occident.  

"Il est prévu qu'une série de documents bilatéraux, entre les gouvernements et les ministères russes et chinois, soit signée", a ajouté dimanche le Kremlin. Dans son communiqué, Moscou ajoute que “les problèmes actuels à l’ordre du jour, à l'international comme au régional” seront au menu des discussions. 

Dans une déclaration à la télévision chinoise, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a confirmé que Xi Jinping s'entretiendra avec Vladimir Poutine à propos de "l'ordre international qui connaît actuellement de profonds ajustements". "La Chine et la Russie renforceront leur étroite collaboration au sein des plateformes multilatérales telles que les Nations Unies, l'Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS, uniront le vaste Sud global, dirigeront la gouvernance mondiale dans la bonne direction", a-t-il ajouté.

Le porte-parole rappelle ensuite que les deux pays s’opposent "à l'unilatéralisme et aux actes d'intimidation", "promeuvent conjointement un monde multipolaire égal" et "une mondialisation économique inclusive".

Des déclarations qui font référence à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Celle-ci a connu une escalade majeure avec l’imposition par les États-Unis de surtaxes allant jusqu’à 145 % sur les produits chinois depuis avril, en réponse à un déficit commercial américain important et à un "manque de respect" perçu de la Chine. En riposte, l’Empire du Milieu a augmenté ses propres droits de douane sur les produits américains, atteignant 84 % voire 125 % sur certains articles, et a engagé une procédure auprès de l’OMC pour dénoncer le “protectionnisme” de l’Oncle Sam. 

À l’occasion de cette visite officielle en Russie, le même porte-parole chinois a tenu à rappeler que Moscou et Pékin avaient fait “de gigantesques sacrifices” contre l’Allemagne nazie et ses alliés de l’Axe. D’autres dirigeants comme le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva sont attendus sur la Place rouge le 09 mai, pour assister à la parade militaire. 

Kiev refuse la trêve, “menace directe” pour le Kremlin

En prévision de cet événement, Vladimir Poutine a proposé une trêve avec Kiev du 8 au 10 mai. En réponse, sans accepter ou rejeter la proposition russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que Kiev ne pouvait pas garantir la sécurité des dirigeants internationaux qui se rendraient à Moscou à cette date.

Aux yeux de certains observateurs, le chef du Kremlin tient surtout à protéger la cérémonie d’une quelconque perturbation qui pourrait être provoquée par des frappes ukrainiennes. Mais pour le président ukrainien, la priorité est la négociation. “C'est impossible de s'entendre sur quelque chose en trois, cinq ou sept jours. Soyons honnêtes. C'est une performance théâtrale de sa part. En deux ou trois jours, il est impossible de trouver un plan pour établir les prochaines étapes pour terminer la guerre. Cela ne semble pas sérieux", a-t-il lancé. 

Moscou a alors accusé samedi Zelensky de menacer la sécurité de ces commémorations. "Il menace la sécurité physique des vétérans qui viendront aux parades et aux célébrations de ce jour sacré", a dénoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur Telegram. "Sa déclaration (...) constitue bien sûr, une menace directe".

Cette proposition du président russe intervient alors que Moscou et Kiev discutent séparément avec Washington pour aboutir à un cessez-le-feu. Les discussions piétinent, suscitant la frustration de l’administration Trump qui menace de se retirer. 

Kiev demande "un cessez-le-feu total et inconditionnel" comme prérequis à toute négociation avec la Russie, qui, elle, répète être prête à négocier avec l'Ukraine, mais se montre en revanche réticente sur une trêve prolongée.

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