Porto Rico : Trump accélère l'aide vers l'île

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Par AFP
Publié le 28 septembre 2017 - 16:35
Mis à jour le 29 septembre 2017 - 09:05
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Dégâts après le passage de l'ouragan Maria, le 21 septembre 2017 à San Juan
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© HECTOR RETAMAL / AFP
Dégâts après le passage de l'ouragan Maria, le 21 septembre 2017 à San Juan
© HECTOR RETAMAL / AFP

Donald Trump et le gouvernement américain accélèrent l'acheminement de l'aide vers Porto Rico, île des Caraïbes ravagée par le passage de l'ouragan Maria, face aux critiques leur reprochant de négliger ce territoire américain déjà en faillite.

Le président américain a annoncé jeudi une levée temporaire de restrictions qui doit permettre d'accélérer l'acheminement de l'aide vers l'île de 3,4 millions d'habitants, où les destructions causées par Maria ont été comparées à celles de Katrina à La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud).

Ces restrictions dataient d'une loi appelée "Jones Act", instaurée en 1920, qui requérait que les marchandises transportées entre ports américains le soient sur des navires américains, exploités par un opérateur américain.

Cette levée "entre en vigueur immédiatement", a assuré à l'AFP Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de l'exécutif américain. Le département de la Sécurité intérieure a précisé qu'elle ne serait valable que dix jours.

"C'est un acte de justice", a réagi Carmen Yulin Cruz, maire de la capitale San Juan, sur CNN après l'annonce présidentielle, assurant que cette loi bientôt centenaire renchérissait tous les biens acheminés par mer d'environ 30%.

"Il est temps que les produits de première nécessité arrivent", a-t-elle plaidé, regrettant par ailleurs que quelque 3.000 conteneurs d'aide soient bloqués dans le port de sa ville en raison de désaccords sur leur distribution.

Selon le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, son ministère a envoyé "deux cargaisons géantes d'argent liquide" vers Porto Rico ces deux derniers jours afin d'aider à "faire tourner l'économie" locale.

- 'Trop tard' -

Critiqué pour la lenteur de l'aide apportée par son administration, M. Trump avait annoncé mardi qu'il se rendrait le 3 octobre sur l'île.

Jeudi soir, le président républicain a publié deux nouveaux messages sur Twitter: "La FEMA et les premiers secours font un SUPERBE travail à Porto Rico. On a distribué énormément d'eau et de nourriture. Les quais et le réseau électrique sont morts. Les habitants essaient vraiment d'aider mais beaucoup ont perdu leurs maisons. L'armée est maintenant sur place et je serai là jeudi. J'espère que la presse traitera ça de manière juste !"

Le ministère de la Défense a pour sa part assuré qu'il "poursuiv(ait) les opérations de secours et se prépar(ait) à déployer rapidement des capacités supplémentaires", indiquant que la priorité était à l'acheminement de carburant et de produits de première nécessité.

Mais le général à la retraite Russel Honore, responsable des opérations militaires lors de l'ouragan Katrina en 2005 qui a fait au moins 1.800 morts, a estimé que Washington avait réagi trop tard.

"C'est assez compliqué de se rendre là-bas, cela prend du temps pour le transport", a-t-il concédé sur la radio NPR, avant d'ajouter: "Nous avons commencé à réagir environ quatre jours trop tard".

"Porto Rico est une mission plus vaste et difficile que Katrina", a-t-il estimé.

- 4.400 soldats sur place -

M. Trump est notamment accusé de considérer les habitants de Porto Rico comme des citoyens de seconde zone. Ils possèdent la nationalité américaine mais sans droit de vote à l'élection présidentielle des Etats-Unis.

Selon ses détracteurs, l'aide fédérale est parvenue plus rapidement au Texas et en Floride, touchés respectivement par les puissants ouragans Harvey et Irma fin août et début septembre.

Une semaine après le passage de Maria, l'aide n'arrive encore que lentement sur l'île qui croule sous une dette abyssale et qui manque d'eau potable, d'électricité et de carburant. Les opérations de déblaiement sont également lentes à se mettre en place.

L'armée américaine a déployé près de 4.400 soldats sur place. Et, selon le responsable local de l'Agence américaine des situations d'urgence (Fema) John Rabin, 10.000 personnes vivent encore dans des refuges.

"Nous avons distribué un million de repas et 1,1 million de litres d'eau à travers onze points de ravitaillement", a-t-il déclaré jeudi lors d'un point presse à la Maison Blanche.

Sur place, de longues files d'attente se forment chaque jour devant les supermarchés où eau, carburant et glace sont rationnés, et le moral des habitants est au plus bas.

"L'ouragan est passé, mais le pire c'est ce qu'il nous a laissé. On sait tous que l'aide est censée être en chemin, mais elle n'arrive pas", a témoigné Sandra Londono une femme de 46 ans qui faisait la queue jeudi dans un supermarché de San Juan.

Le gouverneur de l'île, Ricardo Rossello, a signé une série de décrets pour tenter d'organiser un retour à la normale: ils prévoient notamment l'accès prioritaire dans des stations services des personnes jugées importantes pour le fonctionnement du territoire, comme les employés d'hôpitaux ou les opérateurs de télécommunications.

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