La Brosserie française : les dernières brosses à dents made in France

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 27 octobre 2014 - 15:22
Mis à jour le 15 décembre 2014 - 01:05
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Une brosse à dents bioseptyl.
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La Brosserie française est la dernière à produire des brosses à dents made in France.
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La vente de brosses à dents par abonnement, voilà la nouvelle idée de La Brosserie française. Une stratégie originale et qui permet à l’entreprise, la dernière à fabriquer ce type de produits dans l’Hexagone, de se démarquer.

"Quand avez-vous changé pour la dernière fois votre brosse à dent?", interroge La Brosserie française. Une question dont la réponse est loin d’être si évidente… "Les Français changent leur brosse à dents en moyenne deux fois par an, alors que l’UFSBD (Union française de la santé bucco-dentaire) recommande de le faire quatre fois", assure Idrissa Kanouté, responsable communication de la marque. Un résultat qui placerait même les Hexagonaux en "queue de peloton du classement européen".

C’est pourquoi La Brosserie française vient de lancer un abonnement permettant de recevoir à domicile, tous les 1, 2 ou 3 mois, selon la formule choisie, une nouvelle brosse. Ainsi, plus d’excuse pour ne pas en changer régulièrement. "La seule chose qu’on ne peut pas faire, c’est se brosser les dents à votre place!", plaisante la marque.

Une nouveauté très originale, mais qui est également un signe de la bonne santé retrouvée de cette entreprise. Une marque qui a bien failli disparaître il y a deux ans à peine et qui, bien avant beaucoup d’autres, a fait le choix de relocaliser sa production pour se sauver.

Fin 2012, La Brosserie française est placée en liquidation judiciaire. L’usine, un repère dans le paysage industriel beauvaisien où elle est implantée depuis 1846, est menacée de fermeture définitive. Impensable pour Olivier Remoissonnet.

Une relocalisation bientôt achevée

Celui qui est alors directeur industriel au sein de la société décide de la reprendre. Il est suivi dans cette aventure par Emmanuel Caron, spécialiste du design, et les deux sociétés expertes en plasturgie que sont BVI (basée dans l’Orne) et Natta (Perche). Leur objectif: produire les dernières brosses à dents 100% made in France.

Les repreneurs commencent donc par rapatrier les activités délocalisées. "Sur la dizaine qui étaient basées en Chine auparavant, cinq sont revenues presque immédiatement. Pour les moules, cela prend plus de temps: nous avons déjà finalisé le retour de neuf d’entre eux, le dixième le sera courant du premier trimestre 2015", assure à FranceSoir Olivier Remoissonnet.

Mais quel intérêt à organiser ce retour? "Parce que c’est ici que se trouve le savoir-faire! Et c’est cela qui nous permet d’être compétitif", explique Olivier Remoissonnet, qui rappelle que le sud de l’Oise où sa société est implantée depuis sa création est le berceau français de la brosserie (brosses à ongles, à cheveux ou encore à dents). Mais, sur le créneau des brosses à dents, La Brosserie française est la dernière usine en activité dans la région. La dernière en France également.

"Beaucoup d’industriels, tous secteurs confondus, proposent au consommateur de payer un peu plus cher pour des produits made in France, alors que les nôtres sont dans la moyenne des prix de leur segment", poursuit le repreneur.

En observation

Certes, le marché choisi est plutôt haut de gamme, "car nous ne pouvons pas rivaliser avec les produits d’appel fabriqués à bas coût à l’étranger". Mais c’est déjà un petit exploit de produire, en France, des brosses à dents pour un coût rivalisant avec ce qui se fait en Asie, par exemple. La société exporte ainsi une partie de sa production et a réalisé 10% de son chiffre d’affaires de l’an passé en Chine, en Afrique et en Europe du Nord.

Et ça marche. L’an passé, la marque a écoulé 8 millions de brosses à dents et a réalisé 4,2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une excellente performance pour une entreprise menacée de fermeture il y a deux ans à peine et qui lui permet d’être à l’équilibre dès son premier exercice.

Pourtant, Olivier Remoissonnet préfère rester prudent: "nous sommes partis pour connaître une légère croissance d’environ 2% sur 2014". Pas si mal, d’autant que, à en croire le dirigeant de La Brosserie française, les débuts de la vente de brosses à dents par abonnement sont prometteurs. Même s’il préfère ne pas communiquer de chiffres pour le moment, "nous sommes trop observés par nos géants de concurrents", justifie-t-il.

 

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