La croissance française devrait atteindre 6,7% en 2021, la plus élevée depuis plus de 50 ans

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Par Boris CAMBRELENG - Paris (AFP)
Publié le 08 décembre 2021 - 10:54
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Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, à Paris, le 26 octobre 2021
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© Eric PIERMONT / AFP/Archives
Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, à Paris, le 26 octobre 2021
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La croissance en France sera de 6,7% cette année, la plus élevée en plus d'un demi-siècle après la récession historique de 8% en 2020 due au coronavirus, a annoncé mercredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, tout en faisant état d'un regain d'incertitude lié à l'apparition du variant Omicron.

Après avoir rattrapé son niveau d'avant-crise en août, le produit intérieur brut (PIB) devrait se situer en décembre à 0,75 point de pourcentage au-dessus de ce niveau, selon la note de conjoncture publiée mardi soir par la banque centrale française.

L'institut monétaire n'avait pas officiellement relevé sa prévision de croissance de 6,3% depuis septembre, publiée alors que les très bons résultats de l'économie française pour le troisième trimestre n'étaient pas encore connus.

Mais son directeur général Olivier Garnier avait déjà évoqué en novembre un chiffre de l'ordre de 6,75%, tout en précisant qu'il ne s'agissait que d'un "calcul par rapport aux acquis" des trimestres précédents.

Le gouvernement n'a pas de son côté révisé sa prévision de 6,25%, tandis que le FMI table sur 6,75% et l'OCDE sur 6,8%.

Le niveau de 6,7% "est beaucoup plus élevé que ce que l'on attendait en première moitié de l'année et c'est le plus haut chiffre de croissance depuis plus de 50 ans", a déclaré François Villeroy de Galhau sur RTL, ajoutant que la Banque de France allait livrer ses prévisions complètes pour 2021 et les années à venir le 20 décembre.

Dans sa note de conjoncture, la banque centrale française a par ailleurs légèrement abaissé sa prévision de croissance pour le quatrième trimestre en estimant désormais qu'elle serait "légèrement inférieure" à 0,75%, sans toutefois atteindre ce niveau comme elle le pensait précédemment.

L'activité n'a d'ailleurs pas progressé au mois de novembre, se maintenant à 100,5% du niveau de début 2020, avant la crise, une stagnation que M. Garnier attribue à un léger repli du commerce, des transports et de l'hébergement-restauration, tandis que l'ensemble des services marchands tout comme l'industrie ont continué à progresser.

- mois difficiles -

En décembre, le niveau d'activité devrait néanmoins reprendre sa progression pour se situer à 0,75 point de pourcentage au-dessus de l'avant-crise, selon la note.

Les 8.500 chefs d'entreprises interrogés par la banque centrale estiment en effet qu'en décembre, l'activité va continuer à croître dans l'industrie et les services, mais stagner dans le bâtiment.

Toutefois, avec l'aggravation de la cinquième vague et l'émergence du variant Omicron, "il y a un peu plus d'incertitudes sanitaires qui pourraient affecter l'économie au cours du mois de décembre", notamment au niveau de la consommation, a expliqué M. Garnier.

"La croissance française reste solide", a néanmoins assuré François Villeroy de Galhau, expliquant que les chefs d'entreprise avaient fait preuve de prudence lors de l'enquête réalisée la semaine dernière "alors qu'on ne savait rien sur Omicron".

"Les bases de la croissance sont très bonnes" même si "la période actuelle est plus incertaine que ce qu'on a eu au troisième trimestre", a aussi expliqué à l'AFP Charlotte de Montpellier, économiste de la banque ING.

Elle estime qu'en raison de la résurgence de l'épidémie, "on a quelques mois qui vont être plus difficiles" avant le printemps, pointant que les dernières données de carte bancaire sur les dépenses des consommateurs et de Google Mobility sur les transports font état "d'une diminution du rythme de l'activité économique par rapport à octobre".

Le gouverneur de la Banque de France rappelle de son côté les "deux points d'attention qui sont la contrepartie" de la reprise économique, à savoir les problèmes d'approvisionnement "qui devraient se dissiper" et les difficultés de recrutement, moins fortes aujourd'hui mais plus durables, selon lui.

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