Les patrons français critiquent la bureaucratie européenne étouffante


Le 17 avril, Bernard Arnault (LVMH), Patrick Pouyanné (TotalEnergies) et Olivier Andriès (Safran) ont tour à tour dénoncé la lourdeur administrative française et européenne. À Paris, dans les médias, et devant les élus. Les taxes, les normes et les lenteurs bureaucratiques menacent selon eux la compétitivité, les investissements et l'emploi.
Les grands patrons montent au créneau. Bernard Arnault n’y va pas par quatre chemins : « L’Europe n’est pas dirigée par un pouvoir politique mais par un pouvoir bureaucratique », accuse-t-il, jugeant les négociations commerciales avec les États-Unis trop lentes, mal pilotées, et surtout mal orientées. Son avertissement est clair : si les taxes douanières augmentent, LVMH augmentera sa production... aux États-Unis. Et il prévient : « Ce sera la faute de Bruxelles. »
Patrick Pouyanné, patron de TotalEnergies, partage ce constat. Dans Le Figaro Magazine, il décrit un « État profond » où les fonctionnaires ont pris le pas sur les ministres, soumis à l’instabilité politique. Il fustige un empilement de normes qui décourage l’investissement, à rebours des incitations américaines. Il se dit « tombé de sa chaise » en entendant Emmanuel Macron demander aux entreprises françaises de suspendre leurs projets aux États-Unis.
Du côté de Safran, c’est l’idéologie écologiste qui irrite. Olivier Andriès explique devant une commission parlementaire que son groupe ne veut plus investir dans les villes gérées par des mairies écologistes : trop de blocages, trop de dogmatisme. « Les écologistes nous ont jeté des tomates », raconte-t-il à propos de Rennes. L’industrie tourne le dos à certaines zones du territoire, malgré les besoins en emplois.
Cette fronde patronale, notamment relayée par The Epoch Times, révèle un fossé croissant entre dirigeants économiques et gouvernants, qui n'ont plus les mêmes priorités, ni les mêmes centres d'intérêts.
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