La "faute inexcusable" retenue contre Lidl après le suicide d'un employé


L'affaire avait connu une notoriété conséquente lorsque le cas avait été mis en lumière par Cash Investigation en 2017 qui s'intéressait aux conditions de travail chez Lidl. Ce mercredi 5, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Marseille a reconnu la responsabilité de l'enseigne de grande distribution dans la mort d'un salarié de 33 ans qui s'est suicidé sur son lieu de travail.
Les faits remontent au 29 mai 2015. Un employé du Lidl de Rousset dans le département des Bouches-du-Rhône, Yannick Sansonetti, se donne la mort en se pendant dans une chambre froide. En mars 2016, le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du magasin conclut que le suicide de l'employé est la conséquence d'un "processus de dégradation de l'état de santé psychologique" qui a abouti au geste fatal du salarié. Yannick Sansonetti était technicien de maintenance à la sécurité d'un entrepôt, un poste sur lequel il était seul, sans possibilité de partager sa tâche avec un autre salarié.
Le reportage de Cash Investigation a mis en lumière les cadences infernales dans les magasins de l'enseigne pour maximiser la productivité des employés.
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Lidl de son côté niait sa responsabilité assurant de pas avoir reçu de signaux indiquant la dégradation mentale de son salarié. La chaîne avait pourtant été prévenue par l'Inspection du travail des risques psychosociaux que couraient son salarié.
Le tribunal a finalement reconnu la "faute inexcusable" de l'entreprise. La veuve et les enfants de la victime seront dédommagés par l'entreprise allemande à hauteur de 90.000 euros.
Lidl a maintenant deux mois pour faire appel.
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