Le gouvernement veut relancer le travail en prison, en baisse depuis 20 ans

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Par AFP - Muret
Publié le 02 décembre 2021 - 16:39
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Des détenus travaillent dans un atelier à la prison de Muret, le 2 décembre 2021
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© Lionel BONAVENTURE / POOL/AFP
Des détenus travaillent dans un atelier à la prison de Muret, le 2 décembre 2021
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Les ministres du Travail et de la Justice ont convié jeudi une cinquantaine de chefs d'entreprises à la prison de Muret, au sud de Toulouse, pour relancer le travail des détenus qui a considérablement baissé en 20 ans.

"On a aujourd'hui moins d'un tiers des détenus qui travaillent pendant leur détention alors que l'on a pu au début des années 2000 aller jusqu'à plus de la moitié. C'est pour cela que l'on a voulu avec Éric Dupond-Moretti relancer, dynamiser le travail en détention", a dit la ministre du Travail Élisabeth Borne.

Des actions conjointes des deux ministères ont été lancées "pour développer des entreprises d'insertion par l'activité économique et des entreprises adaptées (pour personnes handicapées)", a souligné la ministre.

"Étant donné que nombre d'entreprises sont confrontées à des difficultés de recrutement, c'est le bon moment pour ouvrir un peu ces fenêtres dans les pratiques de recrutement", a encore lancé Mme Borne à l'attention des cadres et dirigeants d'entreprises de Haute-Garonne, dont Suez, Schneider Electric, Vinci, WebHelp, Microsoft ou Airbus.

Le Projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire "contient un contrat du détenu travailleur, c'est 45% du SMIC, les formalités administratives prises en charges par l'administration pénitentiaire et les surfaces (d'activité en prison) sont gratuites", a pour sa part souligné le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti évoquant un partenariat "gagnant, gagnant, gagnant".

"Pour le patron c'est une belle démarche humaniste, ça permet de faire des économies substantielles. C'est gagnant pour le détenu parce qu’un détenu qui travaille c'est un détenu qui se réinsère (...) avec 50% de moins de risque de récidive et c'est gagnant pour toute la société parce que nous avons tous intérêt à ce que les femmes ou les hommes, après avoir été punis, reviennent dans la société civile", a encore expliqué le ministre de la Justice.

Selon l’administration pénitentiaire quelque 20.000 détenus travaillent dans les établissements pénitentiaires dans 600 ateliers industriels du secteur de la métallurgie, la menuiserie, la confection textile, l'assemblage, le recyclage ou du conditionnement mais aussi dans l'économie de services avec par exemple des centre d'appels.

Environ 250 des 600 hommes qui sont incarcérés au centre de détention de Muret travaillent dans plusieurs ateliers qui vont de la menuiserie au secteur aéronautique, avec des entreprises comme Safran, qui ont monté des ateliers quasi identiques, à ceux de leurs propres unités de production.

Les ministres ont invités les chefs d'entreprises intéressés par ces dispositifs à consulter le site travail-prison.fr.

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