Bayer sort le chéquier pour le glyphosate

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 26 juin 2020 - 13:23
Image
Une bouteille de désherbant RoundUp dans une jardinerie de Lille le 15 juin 2015
Crédits
© Philippe HUGUEN / AFP
Le Roundup au coeur des litiges sur le glyphosate
© Philippe HUGUEN / AFP
Fabricant du Roundup via sa filiale Monsanto, le groupe allemand Bayer a préféré signer une série d’accords d’indemnisation avec les 100 000 plaignants américains qui ont attaqué la société en justice. Ils affirment que le pesticide est à l’origine de leurs cancers. 
 
Dix milliards de dollars, la somme paraît faramineuse, mais ce pourrait en réalité être une bonne affaire pour  Bayer – qui a racheté Monsanto en juin 2018 en déboursant 63 milliards d’euros. 
 
Tout d’abord, l’accord met fin à 75 % des procédures judiciaires engagées contre le Roundup aux Etats-Unis et ainsi, pour reprendre les termes du communiqué de Bayer, « à une longue période d’incertitude ». Le prix des poursuites judiciaires va en effet au-delà du seul coût financier, il est également juridique et réputationnel, le Roundup, à base de glyphosate, est en quelque sorte l’emblème des pesticides controversés. 
 
Un autre volet des accords porte sur les futurs (et potentiels) litiges. Un comité scientifique annoncé comme indépendant doit déterminer, sous l’égide d’un juge, si le Roundup peut – ou non – provoquer un lymphome, comme l’avancent les plaignants. Ses conclusions devront ensuite servir de base dans le règlement des futurs litiges. 
 
La dangerosité en question
 
Pour Rémy Courbon, de Bayer France, cité par La Croix, il n’existe pas de preuves scientifiques de la dangerosité du Roundup. 
 
« Nous restons convaincus que le glyphosate apporte un bénéfice aux agriculteurs pour lutter contre les mauvaises herbes, sans risque avéré pour la santé et avec un impact faible sur l’environnement »
 
En 2015, le Roundup a été classé comme « cancérigène probable » par une instance de l’OMS, le Centre international contre le cancer. Le débat scientifique est cependant toujours sur la table puisque, selon le groupe Bayer, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a estimé en janvier dernier qu’elle n’avait pas constaté de risques pour la santé des personnes humaines en cas d’exposition au glyphosate. 
 
De son côté, l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) conduit actuellement une « évaluation des risques » liés à ce pesticide. Mais les résultats ne sont pas attendus avant décembre 2022. 
 
En attendant, Bayer peut continuer à commercialiser le Roundup, plus de 850 000 tonnes chaque année dans le monde. 

À LIRE AUSSI

Image
Libération des semences paysannes
Libération des semences paysannes : allons-nous voir la différence dans nos assiettes ?
Le long combat pour l'autorisation de la vente de semences paysannes, celles qu’un agriculteur peut prélever directement de sa récolte, vient enfin d'aboutir! C'est un...
24 juin 2020 - 12:14
Société
Image
Convention Citoyenne pour le Climat
Convention Citoyenne pour le Climat : quelle légitimité pour quelle suite ?
Les 150 membres de la Convention Citoyenne sur le Climat ont remis ce dimanche 21 juin leur rapport de 600 pages à la Ministre de la transition écologique et solidaire...
23 juin 2020 - 09:19
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.