Derrière les façades des immeubles factices de Paris, des bouches d’aération très polluantes

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 22 juillet 2021 - 14:49
Image
Immeuble haussmannien
Crédits
BOYAN TOPALOFF / AFP
Un immeuble haussmannien
BOYAN TOPALOFF / AFP

À Paris, certaines façades d’immeubles abritent en réalité des bouches d’aération géantes du métro. Gérées par la RATP, elles seraient, selon l’association Respire, une source importante de pollution de l’air.

Des bouches d’aération cachées derrière des façades d’immeubles

Larges fenêtres, porte cochère et moulures… À première vue, rien ne distingue ces immeubles typiquement haussmanniens de leurs voisins. Les Parisiens passent d’ailleurs chaque jour devant sans même y prêter attention. Pourtant, ces immeubles sont particuliers : derrière leur façade, se cachent en réalité des bouches d’aération géantes du métro.

Gérés par la RATP, ces faux immeubles permettent de rendre les bouches d’aération plus esthétiques. Et sont aussi, pour les amateurs de sensations fortes, un terrain de jeu idéal, comme le montre le média Brut, qui a suivi pour l’occasion le vlogger de l’extrême Vintage Tran. Dans cette vidéo, on le voit accéder à la bouche d’aération par le toit de l’immeuble, puis descendre un à un les étages, qui sont de plus en plus étroits. Il finit son exploration sous terre, dans un conduit mal éclairé. « On dirait qu’on descend dans un truc d’horreur », témoigne-t-il.

Une très forte pollution aux particules fines

Bien que plus esthétiques, ces façades d’immeuble ne seraient pas sans danger pour les riverains. Selon l’association Respire, qui milite pour l’amélioration de la qualité de l’air, elles seraient une source importante de pollution. « On soupçonne qu’il y a une quantité astronomique de polluants, de particules qui en sortent, et qui polluent tout le voisinage aux alentours », avance Tony Renucci, membre de Respire. Selon lui, il y a "une très mauvaise qualité de l’air dans ces enceintes souterraines, notamment à cause d’un manque de ventilation et parce que les systèmes de freinage sont très émetteurs de particules fines."

Ces inquiétudes ont été confirmées par Vin Tran. Lors de son exploration, il a mesuré la concentration en particules fines dans l’immeuble factice. Certaines mesures « oscillent entre 40 et 55 » mais, à certains endroits « les chiffres montent jusqu'à 77 voire 79 microgrammes/m3 ». C’est bien plus que la norme en vigueur en France, selon laquelle une concentration de 50 microgrammes de particules fines par mètre cube correspond à un pic de pollution.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.