Pesticides : lesquels respirez-vous  ?

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France-Soir
Publié le 17 janvier 2020 - 18:56
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Du glyphosate répandu sur un champ dans le Nord-Ouest de la France
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© Jean-Francois MONIER / AFP/Archives
Les substances actives dans l'air dépendent notamment des cultures et des saisons
© Jean-Francois MONIER / AFP/Archives
Il esiste désormais une base de données recensant des informations sur la mesure de pesticides dans l’air ambiant. En partant du travail des associations de surveillance partout sur le territoire français,  cette base a été rendue publique par PhytoAtmo. Edifiant.
 
«Les pesticides sont réglementés dans l’eau et dans l’alimentation, mais pas dans l’air, constate Emmanuelle Drab-Sommesous, référence nationale pesticides pour Atmo France. Néanmoins, les pesticides sont susceptibles d’être transférés ponctuellement dans le compartiment atmosphérique», en clair dans l’air ambiant. 
 
Quels pesticides peut-on respirer selon son lieu d’habitation, la saison, mais aussi les conditions météorologiques? Les associations agréés de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) s’intéressent de près à la question, en réalisant des prélèvements réguliers, à la recherche de 321 substances actives. Ce sont ainsi quinze années de données qu’elles viennent de rendre publiques. 
 
 
Données brutes et rapports
 
En effet, la base de données PhytoAtmo, pilotée par France Atmo, révèle les résultats de 6837 prélèvements réalisés sur 176 sites entre 2002 et 2017. Si par exemple vous habitiez Limoges en 2017 (semaine 25), vous apprendrez que vous avez respiré du dichlorprop, du chlorothalonil, et de l’anthraquinone, répulsif que l’on retrouve également à d’autres périodes de l’année.
 
Si les données brutes sont délicates à interpréter, PhytoAtmo contient également quelque 150 rapports d’associations locales, couvrant l’ensemble du territoire. L’AAQSA a de son côté tiré des enseignements (et la sonnette d’alarme) de ces multiples prélèvements, à commencer par le nombre de substances détectées dans l’air, «entre 40 et 90 substances actives quantifiées annuellement à l’échelle nationale». 
 
Les villes plus préservées
 
Mais nous ne sommes pas égaux devant les herbicides, fongicides et autres insecticides inhalés. La fédération relève en effet que «les agglomérations semblent plus préservés que certains territoires non urbanisés». La saisonnalité et le type de cultures ont également une grande influence. Il y a ainsi davantage de pesticides dans l’air ambiant à la fin du printemps dans les zones viticoles, tandis que les zones de grandes cultures sont davantage touchées à l’automne. 
 
D’autres facteurs entrent en ligne de compte dans les résultats, conditions météorologiques locales, natures des sols, caractéristiques des substances et équipements utilisés durant le traitement. Devant la complexité du problème, l’AAQSA réclame «la mise en œuvre d’un suivi territorial et national pérenne», ainsi que l’intégration des pesticides dans la surveillance réglementaire de la qualité de l’air. 
 
 

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