Grève des éboueurs : Paris encore sous les déchets à quelques heures de l'Euro

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 juin 2016 - 18:52
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Des poubelles à Paris.
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©Dominique Faguet/AFP
Depuis plusieurs jours, la capitale doit faire face à la grève des éboueurs.
©Dominique Faguet/AFP
A quelques heures du début de l'Euro, Paris était toujours sous les déchets en raison de la grève des éboueurs. Malgré tout, la situation s'est améliorée: depuis ce matin, des camions-bennes de la mairie de Paris sillonnent les rues de la capitale pour évacuer les tonnes d'ordures accumulées depuis plusieurs jours.

"Ca va mieux!". A quelques heures du début de l'Euro de football, des camions-bennes de la mairie de Paris sillonnaient ce vendredi 10 la capitale pour évacuer les tonnes de déchets accumulées depuis le début de la grève des éboueurs, même si le retour à la normale n'est pas pour tout de suite. Dans les rues, l'amélioration commence à se faire sentir. "Ah, enfin! C'est chouette pour l'Euro, hier il y en avait partout", se réjouit une vielle dame qui traîne son caddie à l'angle de la rue Montorgueil, où un camion de la société privée Derichebourg ramasse les ordures.

A quelques mètres de là, rue Montmartre, un restaurateur confirme que plusieurs camions sont passés dans la nuit et en matinée pour dégager les trottoirs. "Toutes les ordures seront ramassées": Anne Hidalgo, la maire de Paris, l'a promis vendredi matin. Quand? "Maintenant! Elles sont en train d'être ramassées".

Jeudi soir, une cinquantaine de camions supplémentaires sont sortis pour dégager les monceaux de déchets qui encombrent les rues de la capitale. Vendredi matin, 74 camions-bennes de la régie municipale, soit un sur deux, ont pu quitter les dépôts. "La situation est beaucoup plus positive. Hier, aucune benne ne pouvait sortir des garages", affirmait-on à la mi-journée à la mairie de Paris.

La mairie concentre les moyens sur les arrondissements les plus touchés, où avec la chaleur les montagnes d'ordures dégagent une odeur pestilentielle. Sont concernés notamment le 2e et le 9e, dans le centre, mais aussi le 8e - les Champs-Elysées -, où se concentrent les touristes français et étrangers. "Ca a un côté marrant, j'ai jamais connu ça. A part à Marseille, là-bas, ils aiment bien faire grève", s'amuse Gaëtan, sa tasse de café posée... sur une poubelle de la rue des Jeuneurs (2e). Anne Hidalgo a promis que tout serait ramassé? "Elle est à la bourre, lance-t-il. Il faut qu'elle se dépêche". Rue Notre-Dame-des-victoires (2e), des tas de détritus et de sacs plastiques éventré, encombrent encore les trottoirs. Moraru, un Roumain de 40 ans venu pour le match d'ouverture entre la France et la Roumanie, arbore le maillot de son équipe nationale: "C'est dommage, mais je m'en fous un peu. En dehors de cette histoire de détritus, tout est bien organisé. Ce genre de grève arrive partout".

Combien de temps pour dégager tout ça ? "Il faut quelques jours évidemment" pour revenir à une situation normale, estime la maire de Paris, qui exhorte le gouvernement à dialoguer avec la CGT. Car le conflit est loin d'être réglé. Les agents en grève - une centaine de conducteurs de benne sur environ 300, selon la Ville - ont reconduit leur grève jusqu'à mardi et "la situation évolue d'heure en heure", souligne-t-on à la mairie.

Mercredi soir, 3.000 tonnes de déchets résiduels encombraient encore les rues. "Moi, je fais mes heures habituelles, mais il y a des tours de nuit, explique un éboueur de Derichebourg. Je ne pense pas qu'on puisse tout ramasser dans la journée". Rue du Nil (2e), une riveraine discute avec un éboueur: "Je l'ai remercié. Les odeur étaient telles que les commerçants ont mis de l'encens partout. C'était irrespirable!" Et elle s'en prend au leader de la CGT, Philippe Martinez: "ce n'est pas un citoyen. Tu as le droit de grève, mais il y a aussi le droit du travail".

"On lâche rien!" clame pour sa part la CGT au douzième jour du conflit. "La grève se poursuit dans les principaux garages de camions-bennes de la Ville de Paris", assurait à la mi-journée le syndicat, qui fait porter "l'entière responsabilité de la poursuite du conflit" au gouvernement pour son refus de lâcher du lest sur la loi Travail.

 

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