Pesticides : la FNSEA menace de bloquer des stations d’épuration

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 20 janvier 2020 - 11:34
Image
Christiane Lambert Presidente FNSEA
Crédits
CL
La FNSEA vent debout contre les distances minimum d'épandage
CL
Le principal syndicat agricole demande un moratoire sur la mise en place des Zones de non traitement,  la distance d’interdiction de pulvérisation de pesticides entre des cultures et des habitations. Avec cette menace de blocage des stations d'épurations proférées par la FNSEA, le bras de fer est engagé. 
 
L’interdiction de pulvérisation de produits phytosanitaires à proximité des habitations couvre un rayon au final très limité: 5 mètres pour les cultures basses comme les céréales et les légumes, 10 mètres pour les cultures hautes comme les vignes et les arbres fruitiers, jusqu’à 20 mètres pour les produits les plus dangereux. D'ailleurs, ces Zones de non traitement mises en place au 1er janvier ont d’abord provoqué la colère des associations écologiques. Mais c'est déjà trop pour la FNSEA.
 
 
Un texte jugé inapplicable
 
La décision est conforme aux recommandations de l’Anses, l’agence française de sécurité sanitaire, et le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a déclaré qu’elle s’appuie sur «l’état des connaissances scientifiques actuellement disponibles». Début décembre, à l’issue d’une rencontre avec le premier ministre, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert avait assuré que le «dernier mot reviendra à la science» en ce qui concerne les zones de non traitement.
 
Changement de ton, donc, un mois plus tard. Lors de leur conférence des voeux, le 14 janvier, les représentants de la FNSEA ont estimé que «l’arrêté que l’État veut mettre en œuvre est tout simplement inapplicable. Les agriculteurs ont besoin de clarifications sur les zones d’ombre du texte actuel. Nous demandons un moratoire et la prise en compte économique de la perte engendrée».
 
Les municipalités visées
 
Parlant de « monde agricole sidéré », le syndicat a dans le même temps, par la voix de son secrétaire général Jérôme Despey, menacé le gouvernement de reprise des actions syndicales, « dans les prochains jours avec le blocage des stations d’épuration ». 
 
Pourquoi les stations d’épuration ? Parce que, poursuit Jérôme Despey, « ceux qui nous imposent des contraintes vont aussi conserver leurs déchets ». Les municipalités sont donc directement visées par cette menace, les agriculteurs utilisant les boues des stations comme fertilisants, ce qui représente chaque année un million de tonnes de matière sèche. 
 
Le ministre de l’agriculture a de son côté souligné l’impuissance du gouvernement, arguant que la mise en place des ZNT a été imposée par le Conseil d’État : « Nous n’avons pas la main pour accorder un moratoire ». Avant les stations d’épuration, c’est donc la situation qui semble bloquée. 
 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.