Accident de Millas : Saint-Féliu-d'Avall, village marqué à jamais par la mort de ses enfants
Saint-Feliu-d'Avall et Saint-Féliu-d'Amont, ces noms resteront associés au terrible accident qui a tué six enfants et blessé une vingtaine d'autres dans la collision entre un bus scolaire et un train à un passage à niveau, jeudi 14. Les deux bourgades abritent un total d'à peine 3.500 âmes qui resteront marquées au fer rouge par ce drame: la quasi-totalité des victimes y résidaient.
Les deux Saint-Féliu sont de ces petites communes des Pyrénées-Orientales où il fait bon vivre. Blotties le long de la N116 qui mène à Perpignan, toute proche, le temps s'y écoule paisiblement, rythmé par le chant des cigales. Ici les logements sont des maisons individuelles, pour beaucoup dotées d'une piscine, et l'agitation des grandes aires urbaines ou l'insécurité des banlieues ne se ressentent que dans les JT nationaux. La nature est partout.
Les lieux de l'accident, le passage à niveau numéro 25 situé sur la commune de Millas, sont à moins de trois kilomètres à vol d'oiseau. Un passage en bon état, sur une route aménagée récemment selon le maire et où la visibilité est correcte. Le bus est-il resté bloqué? Les barrières ont-elles connu un dysfonctionnement? C'est à l'enquête de répondre.
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Les parents et les proches eux sont en encore suspendus à l'évolution de l'état des blessés, dont deux ont succombé ce vendredi 15 au matin, portant le bilan de quatre à six morts. Tous des enfants. Les autres familles sont en deuil, pour la perte d'un enfant, d'un neveu, d'une nièce, d'un ami.
"Tous les blessés sont de notre commune", a ainsi annoncé dès jeudi soir le maire de Saint-Féliu-d'Avall Robert Taillant. Puis d'ajouter, effondré: "C’est un désastre, une catastrophe". Car Saint-Féliu-d'Avall et d'Amont sont de ces petites villes où tout le monde se connaît, au moins de vue. Les enfants vont dans les mêmes écoles, fréquentent les mêmes clubs de sport ou de musique.
Le gymnase de la ville a été ouvert jeudi soir pour regrouper les familles des enfants impliqués dans l'accident. Une cellule d'aide psychologique a été déployée, pour tenter d'aider à surmonter l'insoutenable attente, alors que l'identification des victimes n'a été finalisée que ce vendredi 15 au matin.
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Sur place, le temps est encore au choc et à la colère, les premières étapes du deuil. Pour en arriver à l'acceptation et à la reconstruction, les dernières, il faudra des réponses. Est-ce un malheureux accident, inévitable, ou aurait-il pu être évité? Ce sera aux trois enquêtes ouvertes, dont l'une pour homicide volontaire, de répondre.
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