Affaire Maëlys: gendarmes soupçonnés et requête en nullité, l'enquête s'enfonce


C'est l'autre affaire en filigrane de l'enquête sur la disparition de la petite Maëlys de Araujo. Et c'est un point qui n'est hélas pas sans rappeler l'affaire dite du "petit Grégory" en 1984, toujours non résolue 33 ans après: la guerre que se livrent la justice, qui tient à ne rien laisser filtrer sur l'avancée (visiblement erratique) de l'enquête, et la gendarmerie qui a enquêté sur le terrain. Mardi 21, des gendarmes ont été interrogés par des policiers suite à la plainte déposée par le procureur de Grenoble qui les accuse d'avoir fait fuiter des informations. Ils sont officiellement suspects de "violation" du secret de l'instruction. Ce sont donc une dizaine de militaires qui ont dû répondre –en audition libre– à d'autres représentants des forces de l'ordre et se justifier sur leurs rapports avec la presse et les informations que les journalistes ont pu détenir dès les premiers jours, alors que l'ensemble de la profession convergeait vers Pont-de-Beauvoisin, en Isère, là où la fillette a disparu dans la salle polyvalente de la commune, en marge d'une fête de mariage.
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Ironie du sort, cette audition embarrassante intervenait le même jour que l'audience devant la chambre d'instruction de la Cour d'appel de Grenoble concernant la requête en nullité déposée par Maître Alain Jakubowicz, l'avocat du principal suspect Nordahl Lelandais. La défense demande en effet l'annulation des trois premières audiences de l'ancien militaire de 34 ans qui aurait été entendu sans être filmé, une obligation selon le code de la procédure pénale pour des faits criminels. Là encore, le manque de rigueur des gendarmes est pointé du doigt et pourrait alimenter un peu plus la défense, qui se concentre exclusivement sur la procédure et non sur les faits pour l'instant.
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Ce week-end du 25 et 26 novembre, cela fera 13 semaines que la petite fille s'est volatilisée, aux environs de 3h du matin, alors que seuls les invités les plus "fêtards", ou les plus proches des mariés, étaient encore présents. Seule certitude, l'enfant est monté dans l'Audi A3 de Nordahl Lelandais, une trace ADN le prouve. Ce dernier assure que son véhicule était à l'arrêt et qu'il n'a jamais démarré avec la fillette à bord.
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