Affaire Théo : première confrontation entre le jeune homme et les policiers

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Par AFP - Bobigny
Publié le 21 février 2018 - 17:44
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Theodore Luhaka, alias Théo, lors d'une manifestation à Bobigny contre les violences policières, le 28 octobre 2017
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Theodore Luhaka, alias Théo, lors d'une manifestation à Bobigny contre les violences policières, le 28 octobre 2017
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Une confrontation a été organisée mercredi entre Théodore Luhaka, gravement blessé par un coup de matraque lors d'une interpellation en février 2017, et deux des policiers mis en examen dans cette affaire, a appris l'AFP de sources proches de l'enquête.

Cette confrontation, la première depuis l'ouverture de l'information judiciaire, a débuté vers 14H00 et s'est achevée à 18h30. Elle s'est déroulée dans le bureau de la magistrate chargée de ce dossier au tribunal de Bobigny.

Le 2 février 2017, Théodore Luhaka, 22 ans, avait été gravement blessé par un coup de matraque au niveau de la zone rectale, lors d'une interpellation dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Dans cette affaire, quatre policiers sont mis en examen pour "violences volontaires aggravées", l'un d'eux est aussi poursuivi pour "viol".

Théo est sorti en boitant du tribunal, accompagnée de son conseil, qui n'a souhaité faire aucune déclaration, pas plus que l'avocat du policier mis en cause pour viol, Me Frédéric Gabet, a constaté une journaliste de l'AFP.

La confrontation devait notamment permettre d'avancer sur la question du caractère intentionnel ou non du coup de matraque porté par le policier mis en examen pour viol.

"Je l'ai vu avec sa matraque: il me l'a enfoncée dans les fesses, volontairement. Je suis tombé sur le ventre, j'avais plus de force", avait relaté Théo. Le coup a engendré une plaie de près de 10 centimètres longeant le canal anal et oblige le jeune homme à porter, depuis, une poche médicale.

Mais l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait retenu, au vu des vidéos et des premières auditions, "le caractère non intentionnel" de son geste.

Une expertise, transmise récemment au magistrat instructeur et dont l'AFP a eu connaissance, note que son geste est "conforme aux pratiques professionnelles" et a été réalisé conformément "au discernement possible et exigible de la part d'un policier dans ce genre de situation complexe d'intervention".

Au vu de ces éléments, "je vois mal comment le parquet ne pourrait pas requérir l'abandon de ses poursuites", avait déclaré Me Gabet lundi à l'AFP.

"Les policiers ne minimisent pas les blessures" infligées à Théo mais il n'en demeure pas moins qu'"il s'agit d'un acte accidentel", a réagi auprès de l'AFP Grégory Goupil, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance 93, présent pour soutenir les deux policiers convoqués devant la juge.

Le syndicaliste a souligné "l'impact psychologique" très fort de cette affaire sur ses collègues qui, "pendant des mois et des mois, ont été traités de violeurs". "Cette étiquette continuera de leur coller à la peau tant que ce ne sera pas requalifié", a-t-il ajouté.

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