Agression de policiers à Champigny : une deuxième enquête ouverte sur l'organisation de la soirée

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 03 janvier 2018 - 21:55
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Champigny, manif soutien policière blessée
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©Photo AFP/Thomas Samson
Une deuxième enquête a été ouverte suite à l'agression de deux policiers le soir du réveillon du Nouvel An à Champigny-sur-Marne.
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Une deuxième enquête a été ouverte sur les conditions d'organisation de la soirée en marge de laquelle deux policiers ont été violemment agressés dimanche à Champigny-sur-Marne, alors que les syndicats demandent des mesures face au "sentiment d'impunité" des agresseurs de policiers.

Pour "revenir sur la situation de Champigny-sur-Marne mais aussi aborder plus largement la question des violences envers les forces de l'ordre", le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb rencontrera les syndicats de police le 10 janvier, a annoncé le ministère.

Sur le front judiciaire, le parquet de Créteil a ouvert une deuxième enquête pour déterminer comment cette soirée de Nouvel An, organisée dans un hangar d'une zone industrielle de Champigny, a pu donner lieu à un tel déchaînement de violence.

Ouverte mardi soir pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "ouverture au public d'un établissement sans autorisation", elle vise à identifier formellement les organisateurs de la fête et déterminer les failles dans la sécurité.

Voir plus loin: policiers agressés à Champigny - le retour des peines plancher?

Une première enquête, confiée à la Sûreté territoriale, concerne elle l'agression des deux policiers, un capitaine de police et d'une gardienne de la paix. Pour l'heure, aucune interpellation n'a eu lieu.

Le propriétaire du local, entendu par les enquêteurs de Champigny-sur-Marne chargés des investigations, "a assuré qu'il louait la salle à une église évangélique", a expliqué le parquet de Créteil.

Le lieu, un "local d'activité économique", n'est pourtant "pas enregistré comme pouvant recevoir du public", avait insisté mardi l'adjoint au maire de Champigny-sur-Marne Christian Fautré, assurant que ni la mairie ni la préfecture n'avait autorisé la soirée, dont les participants avaient eu vent par les réseaux sociaux.

Alors que la salle ne pouvait contenir que 200 personnes, ils étaient plusieurs centaines à vouloir y entrer dimanche soir. Débordés, les organisateurs avaient fait appel à la police.

Filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux, l'agression de deux policiers de l'équipe d'intervention, a déclenché l'indignation générale. Le capitaine, dont le nez a été fracturé, et la gardienne de la paix, que l'on voit rouée de coups de pied au sol, se sont vu prescrire dix et sept jours d'ITT.

Le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré mercredi avoir été "frappé par ceux qui ne faisaient rien, qui filmaient". Comme le président Emmanuel Macron et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avant lui, il s'est dit "horrifié" par "le comportement évidemment criminel" des auteurs de l'agression.

Le chef du gouvernement a souhaité qu'il y ait "beaucoup plus de policiers sur le terrain" et prôné une "grande sévérité judiciaire et pénale" pour les agresseurs de Champigny. Pour autant, il a aussi dit se "méfier" des "réactions qui passeraient par un élément législatif". M. Philippe faisait référence à un éventuel rétablissement des peines plancher réclamées par des policiers et qui prévoient une peine minimale incompressible pour un certain nombre de crimes et délits.

"Le Premier ministre se trompe en balayant d'un revers de main tout dispositif permettant de protéger les policiers de ceux qui les agressent", s'est insurgé le secrétaire général adjoint d'Alliance, Frédéric Lagache.

"Nous ne pouvons accepter ses déclarations qui laissent sous-entendre que les lois actuelles suffisent pour nous protéger", a-t-il poursuivi, demandant des "actes forts", plus d'un an après la violente attaque aux cocktails Molotov de deux policiers en octobre 2016 à Viry-Châtillon (Essonne), qui avait entraîné des manifestations inédites de "policiers en colère" et de leurs épouses.

"Un délinquant qui agresse un policier dès lors que les faits sont établis doit aller en prison. (...) C'est la seule possibilité pour inverser ce sentiment d'impunité", a-t-il aussi affirmé.

Sollicitée par l'AFP, le ministère de la Justice a tenu à rappeler que le nombre de condamnations pour des violences délictuelles sur personne dépositaire de l'autorité publique "est en augmentation depuis 2006" et que "les peines prononcées sont aujourd'hui plus sévères".

Selon la chancellerie, le taux de réponse pénale est de 95% en cas de violence commise par un majeur contre une personne dépositaire de l'autorité publique, soit 12% de plus que dans les autres cas de violence.

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