Agression sexiste à Toulouse : le témoignage d'une jeune femme sur Facebook fait le tour de la Toile
Prisca Boh, 36 ans, a décidé de témoigner, de pousser un "coup de gueule" après avoir été victime d'une agression à caractère sexiste mardi 20. En plus des propos insultants, loin d'être les premiers raconte-t-elle, cette agression lui a coûté une opération du poignet et deux jours d'hospitalisation. Son histoire a fait le tour de la toile après que la jeune femme a témoigné sur Facebook le jeudi suivant. Elle a reçu des milliers de messages de soutien, malheureusement ce ne sont pas les seuls.
"Mardi soir. 23h30. Quartier St Michel à Toulouse. Je reviens d'un chouette concert, la vie est belle, je vais m'acheter du chocolat pour fêter ça. Je sors de l'épicerie de nuit, je suis seule dans la rue. 3 hommes m'interpellent par des +Bonsoir princesse+, +Bonsoir Bella+ et autres", témoigne-t-elle.
Elle choisit d'ignorer les remarques qui se transforment en insultes sur son physique, Prisca réagi: "Je leur explique, droit dans le yeux que je m'en branle et que je n'ai aucune obligation de leur répondre. (...)Celui près de moi me lance alors un +Ferme ta gueule+ en crachant. Je lui renvoie alors un gros +Non, toi, ferme bien ta gueule+ en lui crachant dessus. Et là, le mec me met un énorme coup au visage. Je me cogne brutalement contre une rambarde en fer et m'écroule par terre".
Au-delà du préjudice physique, la jeune femme explique être "à bout" à force de connaître des comportements de la sorte. "Ça va faire maintenant presque 25 ans que je subis ces saloperies en tous genres: agressions verbales, humiliations multiples, harcèlement sexuel, moral, de rue ou au travail, violences physiques, viol. Et j'en passe (...) J'en ressors une nouvelle fois traumatisée, vidée. Je reste debout mais je maudis ce système patriarcal. Je le vomis de toute mon âme".
Et de conclure: "Néanmoins, je reste fière d'être une femme et mon/notre combat continuera tant qu'il le faudra. La peur doit changer de camp".
Le combat de Prisca Boh semble pourtant encore loin d'être gagné, comme en témoigne certains commentaires. Si de nombreux internautes lui adressent des messages de soutien, d'autres lui reprochent de l'avoir un peu "cherché" en répondant aux insultes, lui disent que ce n'est pas un "hasard" si elle est si souvent harcelée, ou encore que son histoire est une invention pour faire le buzz. Ce à quoi la jeune femme a réagi en postant une photo d'un doigt d'honneur montrant son poignet tuméfié, marqué par la cicatrice de son opération.
Elle a également dû préciser que son "agresseur était de type caucasien" afin de faire taire "les fachos qui se servent de (son) histoire pour assouvir leurs relents gerbants de racistes décomplexés". Elle affirme aussi avoir porté plainte, démentant certaines informations parues dans la presse.
Cette agression intervient alors que le gouvernement a récemment lancé une campagne contre le sexisme intitulée "Sexisme, pas notre genre".
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