Alsace : un psychologue retenu en otage par un détenu récidiviste, le GIGN sur place

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 juin 2016 - 20:10
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Les hommes du GIGN.
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Un psychiatre a été pris en otage depuis ce jeudi matin par un détenu récidiviste à la prison d'Ensisheim dans le Haut-Rhin.
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Un psychiatre a été pris en otage depuis ce jeudi matin par un détenu récidiviste à la prison d'Ensisheim dans le Haut-Rhin. Il demanderait à pouvoir se rendre sur la tombe de son père. Le GIGN est sur place.

Il en est à sa troisième prise d'otage: un détenu multirécidiviste s'est retranché jeudi avec un psychologue à la maison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin), pour médiatiser ses démêlés avec l'administration pénitentiaire, au risque de prolonger un peu plus son séjour en prison.

"Je détiens actuellement le psychologue et je tiens une lame sous sa gorge. Je sais que je vais encore prendre mais je veux que mon affaire soit médiatisée", a déclaré Mickaël Gilgenmann, 27 ans, en contactant par téléphone les Dernières Nouvelles d'Alsace depuis la prison d'Ensisheim.

Selon les DNA, qui citent les explications du preneur d'otage, celui-ci souhaite être autorisé à "aller sur la tombe" de son père, décédé en mai, et s'est plaint des conditions dans lesquelles il avait pu assister à ses obsèques. La prise d'otage a commencé peu avant 11H00, a indiqué le préfet du Haut-Rhin, Pascal Lelarge, qui s'est rendu dans cette prison réservée aux longues peines, située à environ 20 km au nord de Mulhouse.

L'otage "est actuellement retenu dans un bureau", a-t-il précisé. "Compte tenu de la dangerosité de l'individu, nous avons demandé l'intervention du GIGN qui est arrivé vers 15H30 et a pris le relais des négociations", a dit le préfet.

Et 18 hommes du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) ont été acheminés sur place par hélicoptère, a constaté un photographe de l'AFP. "On n'est peut-être pas prêt de voir le bout de la prise d'otage", confiait en milieu d'après-midi Christophe Schmitt, délégué FO pénitentiaire, selon lequel les négociations pourraient encore durer plusieurs heures.

Multirécidiviste, le preneur d'otage avait initialement été condamné à de petites peines pour des faits de violence, vol et cambriolage. "C'est quelqu'un qui a été plusieurs fois condamné. Il a un passé judiciaire important, assez lourd, et il semble avoir des difficultés familiales et personnelles assez notables", a dit aux journalistes le procureur adjoint de Colmar, Jean-Jacques Gauthier.

Après avoir mené une rébellion au centre de détention de Montmédy (Meuse), il avait subi un transfert disciplinaire à la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle), où il avait pris, en janvier 2014, une psychologue en otage à l'aide d'une brosse à dent taillée en pointe, pour réclamer son transfert à Ensisheim. Quelques mois plus tard, il avait pris deux gardiens de la prison de Metz-Queuleu en otages. Ce qui lui avait valu quatre ans de prison supplémentaires en juin 2014.

L'homme, qui utilise une "arme artisanale", s'est enfermé avec son otage - un psychologue de l'hôpital de Colmar - avec lequel il venait de débuter un entretien, a précisé à l'AFP le directeur adjoint de l'administration pénitentiaire de Strasbourg, Stéphane Gély. Il a "vraisemblablement" utilisé un téléphone installé dans ce local pour contacter la presse locale, selon M. Gély. "En l'espace de six ans, c'est la troisième prise d'otage à Ensisheim", a déploré M. Schmitt.

"On est en face d'un détenu qui avait revendiqué son incarcération à Ensisheim et l'a obtenue", a remarqué le délégué syndical, qui confie "en avoir ras-la-casquette qu'un détenu qui commence à s'agiter obtienne ce qu'il veut: ça les conforte et ils continuent".

Si les précédentes prises d'otages se sont toujours finies sans effusion de sang, "un jour le drame arrivera", a-t-il prévenu. Lorsque l'affaire sera terminée, le personnel pénitentiaire d'Ensisheim "espère des sanctions et un transfèrement immédiat" du preneur d'otage vers un autre établissement, a renchéri de son côté Sylvaine Rabiniaux, déléguée syndicale SPS à la maison centrale d'Ensisheim.

 

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