Anis Amri : ce que l'on sait sur l'auteur de l'attentat de Berlin
Anis Amri, le Tunisien de 24 ans et auteur de l'attaque au camion bélier qui a fait 12 morts sur le marché de Noël de Berlin lundi 19, a été abattu par la police italienne dans la nuit de jeudi à ce vendredi 23. Anis Amri avait fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) comme le prouve une vidéo diffusée ce vendredi par l'agence de propagande de l'organisation djihadiste, Amaq.
L'enregistrement montre l'homme de 24 ans prêter allégeance au chef de l'Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi. Il s'adresse directement à la caméra et indique son intention de venger les musulmans victimes de raids aériens et appelle à attaquer les "croisés". La vidéo dure trois minutes et ne mentionne pas la date et le lieu d'enregistrement. Un peu plus tôt vendredi, Amaq avait diffusé un communiqué affirmant que l'homme abattu à Milan par la police italienne était l'auteur de l'attaque de Berlin.
Anis Amri a été contrôlé par des policiers à Milan dans la nuit de jeudi à ce vendredi. Il aurait réagi en sortant un pistolet de calibre 22 et a fait feu sur les policiers au cri de "Allah Akbar" selon certains médias italiens. Les policiers ont riposté, touchant mortellement leur assaillant. Il a été identifié grâce à ses empreintes digitales, les enquêteurs les ont comparées à celles retrouvées sur le camion meurtrier de Berlin. Le ministre italien de l'Intérieur Marco Minniti a précisé qu'un des fonctionnaires avait été touché par un tir mais ces jours ne sont pas en danger. Selon le quotidien La Repubblica, la fusillade a eu lieu près de la gare de Sesto San Giovanni, ville de la métropole milanaise. Les médias italiens ont indiqué qu'Anis Amri possédait un billet de train Chambéry-Turin dans son sac à dos. Le Monde a d'ailleurs eu la confirmation grâce à un porte-parole de la SNCF. Dans sa fuite, l'homme le plus recherché d'Europe a donc réussi à franchir deux frontières malgré le mandat d'arrêt européen.
Anis Amri a quitté la Tunisie pour l'Italie en 2011. Débarqué sur l'ile de Lampedusa, il a été condamné à quatre ans de prison par le tribunal de Palerme après un incendie volontaire. A sa libération, en 2015, il a été placé en centre de rétention pour être expulsé mais faute de papiers valables, il a été remis en liberté. Il a rejoint l'Allemagne en juillet 2015, sa demande d'asile rejetée en juin 2016. Anis Amri a alors joué au chat et à la souris avec les différentes administrations régionales allemandes en circulant d'une région à l'autre et en se faisant enregistrer sous différentes identités.
La polémique enfle en Allemagne suite aux dysfonctionnements inquiétants de l'administration et de la surveillance policière. Anis Amri était depuis longtemps connu pour sa radicalisation islamiste et sa dangerosité et n'a pourtant jamais été interpellé. Angela Merkel, a promis, ce vendredi, que les failles des autorités allemandes apparues à cette occasion seraient examinées en profondeur.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.