Attentat de Nice : l'enquête se poursuit, deux nouvelles interpellations

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 17 juillet 2016 - 12:19
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Attentat à Nice.
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"Il semble" que le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans se soit "radicalisé très rapidement", selon Bernard Cazeneuve.
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Deux nouvelles interpellations ont eu lieu ce dimanche dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Nice qui a fait 84 morts. Elles viennent s'ajouter aux cinq gardes à vue déjà en cours, celle de quatre hommes et l'ex-épouse de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur de la tuerie.

Deux nouvelles interpellations ont eu lieu ce dimanche 17 alors que l'enquête se poursuit pour cerner le profil de l'auteur de l'attentat qui a fait 84 morts le 14 juillet à Nice, le gouvernement s'employant à démontrer que tout est fait pour faire face à une menace terroriste sans précédent. Ces deux nouvelles interpellations viennent s'ajouter aux cinq gardes à vue déjà en cours, celles de quatre hommes et l'ex-épouse de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui a foncé jeudi 14 au soir au volant d'un poids lourd sur la foule après le feu d'artifice de la fête nationale sur la Promenade des Anglais. Il ressort de leurs auditions un basculement "récent" du tueur vers "l'islam radical", selon des sources policières.

"Il semble" que le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans se soit "radicalisé très rapidement", a ainsi dit samedi 16 le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. L'homme ne faisait l'objet d'aucun signalement pour radicalisation mais était connu pour des faits de délinquance ordinaire. Le tueur "est un soldat de l'État islamique" qui a agi "en réponse aux appels lancés pour prendre pour cible les ressortissants des pays de la coalition qui combat l'EI", a affirmé samedi l'agence Amaq. Liée au groupe djihadiste, celle-ci avait déjà revendiqué les attentats parisiens du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France, avec 130 morts.

Pour contrer la menace, Bernard Cazeneuve a appelé "tous les Français patriotes" à rejoindre la "réserve opérationnelle" qui compte 12.000 volontaires (9.000 de la gendarmerie nationale, 3.000 de la police). Le président François Hollande a lancé samedi un appel à la "cohésion" et à "l'unité" nationale. Mais le semblant de concorde qui avait suivi les attaques djihadistes de janvier et novembre 2015 a fait long feu.

"Le fatalisme n'est pas une politique", "il faut passer à la vitesse supérieure dans ce combat qui est une menace permanente et d'une extrême gravité", a ainsi dit l'ex-Premier ministre Alain Juppé, très virulent à l'égard de l'exécutif depuis ce nouvel attentat. Plus largement, la droite demande au gouvernement, qui se dit en "guerre" contre le terrorisme djihadiste, de mettre ses actes en adéquation avec ses déclarations. A neuf mois de la présidentielle, la patronne du Front national Marine Le Pen a elle dénoncé les "carences gravissimes de l'État". A ces critiques, qui visent aussi le dispositif de sécurité déployé à Nice pour la fête nationale, Bernard Cazeneuve répond que la police était "très présente" dans la très touristique capitale de la Côte d'Azur. Manuel Valls rappelle aussi que "les services de l'État et la ville de Nice avaient préparé ensemble ce 14-Juillet, comme ils avaient préparé le carnaval ou l'Euro".

Le Premier ministre s'en prend à l'opposition et à "certains politiques irresponsables" qui "disent que cet attentat était évitable". "Je comprends les interrogations, les colères des proches des victimes (...) Mais je ne veux pas de polémiques inutiles", prévient-il. Evoquant un "attentat d'un type nouveau" qui "montre l'extrême difficulté de la lutte antiterroriste", dont l'auteur n'a pas d'armes lourdes et n'a pas forcément été entraîné par des groupes djihadistes, le ministre de l'Intérieur a toutefois promis de "renforcer la présence des forces de sécurité sur l'ensemble du territoire" même si "100.000 policiers, gendarmes et militaires" sont actuellement mobilisés.

Sur la Promenade des Anglais, des passants ont continué ce weekend à déposer des bouquets de fleurs et des messages, dans lesquels percent la peine et la colère. Parmi les bougies et les condoléances, on peut lire: "Assez de discours!", "Marre des carnages dans nos rues!", "Arrêtons le massacre!". Dix enfants et adolescents figurent parmi les morts, ainsi que plusieurs étrangers, dont trois Allemands, quatre Tunisiens et deux Américains. Le bilan pourrait encore s'alourdir, car 121 des quelque 300 blessés étaient encore hospitalisés samedi, dont 26 en réanimation, selon le ministère de la Santé.

La secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, a déclaré samedi soir à l'AFP que les premières indemnisations interviendraient "dès la fin de la semaine prochaine". Les "premières annonces" de décès ont démarré, a-t-elle ensuite annoncé sur RTL, et dimanche matin a débuté le "processus douloureux et long" de présentation des corps aux proches des victimes. La France entame ce dimanche son deuxième jour de deuil national, qui culminera avec une minute de silence lundi 18 à midi. C'est alors que la Promenade des Anglais rouvrira totalement. A Paris, une messe est prévue à Notre-Dame ce dimanche à 18h30.

 

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