Biberons d'alcool ou d'urine et simulacre de noyade : la justice belge hésite entre maltraitance et torture

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La rédaction de France-Soir
Publié le 17 janvier 2019 - 11:06
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Un marchand de sommeil condamné à trois ans de prison avec sursis
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La justice belge doit trancher entre maltraitance et torture.
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Dans une affaire qui secoue la Belgique, la justice belge tranchera finalement le 15 février prochain: un couple de Charleroi a-t-il maltraité ses enfants à un niveau de cruauté tel que les faits pourraient être requalifiés en torture? Le tribunal correctionnel s'était déclaré incompétent.

C'est un débat juridique autour d'une affaire particulièrement sordide sur lequel se penche la justice belge, et donc le dénouement sera finalement connu le 15 février prochain.

Gwendoline et Christopher ont-ils "seulement" maltraité leurs enfants ou les ont-ils affreusement torturés? Le tribunal de première instance chargé de trancher a renoncé à répondre en octobre dernier. Selon le journal local La Gazette, c'est finalement la cour d'appel qui tranchera, cinq mois après la première comparution du couple face au tribunal.

Les deux parents, âgés de 27 et 29 ans, ont eu cinq enfants ensemble. Et la lecture des faits rapportés par l'enquête est insoutenable: le parquet a relevé toute une série de punitions corporelles mais aussi des actes extrêmes comme le fait d'avoir forcé une des fillettes à manger ses excréments suite à une correction où l'enfant n'a plus pu se retenir.

Les cinq petits étaient également mal nourris, principalement de couennes de jambon, jusqu'à en voler les tartines de leurs camarades au goûter. Le couple donnait aussi régulièrement des biberons à l'alcool aux bébés pour qu'ils s'endorment, et d'autres remplis d'urine pour une raison mal déterminée.

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L'enquête rapporte aussi une punition particulièrement grave: l'une des victimes a subi un simulacre de noyade alors qu'il prenait son bain. Il a dû être hospitalisé. C'est notamment sur cet élément que la requalification des faits en tortures est envisagé, l'enfant étant gravement traumatisé par ce traitement.

Le 17 octobre dernier, le tribunal correctionnel avait finalement décidé de se déclarer incompétent, rallongeant encore l'affaire. Il faudra donc encore attendre un mois pour savoir si cette affaire est un cas de maltraitance, ou si c'est une affaire criminelle qui devra finir en cour d'assises. Si tel est le cas, seule la mère Gwendoline répondra alors de ses actes: Christopher, le père, s'est suicidé en prison le 28 novembre.

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