Bonbonnes de gaz à Paris : une première suspecte écrouée

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 septembre 2016 - 12:44
Image
Une interpellation dans l'Essonne après une opération antiterroriste.
Crédits
©Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
Les femmes du commando étaient, selon François Molins, "téléguidées" par Daech.
©Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
Ornella G, 29 ans, dont les empreintes ont été retrouvées dans la voiture remplie de bonbonnes de gaz abandonnées en plein Paris le week-end dernier, a été mise en examen samedi par des juges d'instruction antiterroristes pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste criminelle" et "tentative d'assassinats en bande organisée".

Une première suspecte a été mise en examen et écrouée samedi 11 au soir dans la double enquête sur un attentat avorté à la voiture piégée à Paris et sur une autre attaque "imminente" de la part d'un commando de femmes djihadistes. Alors que la riposte face à la menace terroriste inédite est déjà au coeur de la campagne présidentielle, le gouvernement s'est félicité d'avoir pu éviter un nouveau drame après la série d'attentats qui ont endeuillé la France depuis 2015.

Ornella G., 29 ans, dont les empreintes ont été retrouvées dans une Peugeot 607 remplie de bonbonnes de gaz abandonnée en plein Paris le weekend dernier, a été mise en examen par des juges d'instruction antiterroristes pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste criminelle" et "tentative d'assassinats en bande organisée", a annoncé le parquet de Paris. Fichée pour des velléités de départ en Syrie, la jeune femme avait été arrêtée mardi 6 dans le Sud avec son compagnon qui a été relâché. L'attentat à la voiture piégée a avorté pour des raisons qui restent à confirmer. Selon le récit d'Ornella G. rapporté à l'AFP par une source proche de l'enquête, "après une tentative infructueuse" pour mettre le feu au véhicule, la suspecte et une autre jeune femme "ont fui à la vue d'un homme" pris "pour un policier en civil". Une "cigarette à peine consumée" et une couverture avec "des traces d'hydrocarbures" ont été trouvées dans le coffre près des bonbonnes, avait expliqué vendredi 9 le procureur de Paris François Molins: si l'incendie "avait pris", il aurait entraîné la "destruction" du véhicule.

Avec Ornella G. se trouvait la fille du propriétaire de la Peugeot, Inès Madani, 19 ans, également fichée "S" et qui a prêté allégeance au groupe djihadiste Etat islamique (EI). Les enquêteurs cherchent à savoir si une troisième femme était présente: Sarah H., 23 ans. Inès Madani et Sarah H. ont été arrêtées jeudi 8 à Boussy-Saint-Antoine (Essonne) avec une autre femme, Amel S., 39 ans: un "commando" qui entendait "clairement (...) commettre un attentat", a estimé François Molins. L'attaque, probablement par des moyens "assez artisanaux", était "imminente", prévue pour jeudi, insistent les autorités.

Ces trois femmes avaient évoqué des gares de l'Essonne et de Paris ainsi que des policiers comme cibles potentielles, selon des sources proches de l'enquête. Elles envisageaient aussi de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, précise une de ces sources. Les gardes à vue du trio et celles de Mohamed Lamine A., 22 ans, compagnon de Sarah H., et de la fille d'Amel S., 15 ans, interpellés dans la foulée, étaient toujours en cours. C'est notamment par Sarah H., refoulée de Turquie en 2015 alors qu'elle tentait d'aller en Syrie, que se fait, selon l'enquête, le lien avec d'autres djihadistes français. La jeune femme, qui vit dans le Var, était "l'ancienne promise" de Larossi Abballa, qui a tué un policier et sa compagne le 13 juin à Magnanville (Yvelines), puis d'Adel Kermiche, l'un des deux auteurs de l'attaque du 26 juillet dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Le frère de son compagnon actuel est incarcéré pour ses liens avec Abballa. "On ne voyait que son visage et ses mains, mais c'était récent. Avant elle n'était pas voilée", a raconté une commerçante voisine du salon de coiffure tenu par la mère de Sarah à Cogolin. Cette dernière avait "crié au secours" l'année dernière à propos de la radicalisation de sa fille, a expliqué à l'AFP Marc Etienne Lansade, le maire FN de cette ville du Var.

Les enquêteurs estiment que le commando a été "téléguidé" depuis la Syrie et s'interrogent notamment sur le rôle du djihadiste français Rachid Kassim. Originaire de Roanne, ce dernier joue depuis la zone irako-syrienne un rôle actif de propagande pour l'EI, appelant à frapper la France.

"Des éléments ont étayé qu'il avait été en contact via Telegram avec l'une des protagonistes", relève une source proche de l'enquête. Les appels au meurtre de Kassim ont pu inspirer les cibles évoquées par le commando de femmes, précise une autre. Des liens ont été établis entre Kassim et au moins un des tueurs d'un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray. Il a par ailleurs félicité l'auteur de l'attentat qui a fait 86 morts le 14 juillet à Nice, dans une vidéo mettant en scène l'exécution de prisonniers syriens.

 

À LIRE AUSSI

Image
Une opération antiterroriste dans l'Essonne.
Bonbonnes de gaz à Paris : une première suspecte devant la justice
Une première suspecte devait être présentée à la justice ce samedi dans le cadre de l'enquête sur le commando de femmes djihadistes arrêtées il y a quelques jours. Il ...
10 septembre 2016 - 16:03
Société
Image
Une interpellation dans l'Essonne après une opération antiterroriste.
Bonbonnes de gaz à Paris : des connexions entre le commando et d'autres djihadistes
Les femmes qui s'apprêtaient à commettre un attentat étaient "téléguidées" par Daech, a confirmé le procureur de Paris François Molins vendredi. Des connexions entre l...
10 septembre 2016 - 13:41
Société
Image
Une interpellation dans l'Essonne après une opération antiterroriste.
Bonbonnes de gaz à Paris : le commando de femmes était "téléguidé" par Daech
Le procureur de la République de Paris a confirmé que le commando de femmes qui se préparaient à commettre un attentat était piloté par l'Etat islamique. Des connexion...
09 septembre 2016 - 22:39
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.