Cannabis "light" : deux employés d'un coffee shop brisent les scellés de la police
Nouveau rebondissement dans l'enquête sur les coffee shop parisiens mis en cause sur la vente de cannabis pas si "light" que cela. Déjà mercredi 27, deux de ces établissements ont été perquisitionnés à Paris et trois personnes mises en examen. Deux autres individus y travaillant ont été interpellés dans la foulée pour avoir brisé les scellés apposés par la police.
Les deux hommes, le cogérant et un employé du coffee shop de la rue Amelot (Paris 11), ont assuré pour leur défense avoir simplement voulu faire l'inventaire de la boutique. Le parquet a demandé leur placement sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de s'approcher du magasin en question en attendant leur comparution devant le tribunal correctionnel.
L'affaire intervient en plein débat sur la légalité de la vente de ces produits dérivés du cannabis. La loi française autorise en effet les produits issus du chanvre et contenant du cannabidiol (CBD) dès lors qu'il contiennent moins de 0,2% de THC, la substance psychotrope "planante".
Mais les autorités soupçonnent certains magasins de revendre des produits plus forts ou interdits en raison de leur forme. Si le cadre juridique est très flou, sont en effet prohibés -quels que soient les taux de THC- les produits tels que les pollens de fleur compactés sous forme de barrettes, la poudre de cannabis et l’huile.
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Les autorités considèrent que sous cette forme le cannabis light tombe sous le coup de la loi sur "l'importation, l'acquisition, le transport, la détention, et l'offre ou cession de stupéfiants" ainsi que sur la "provocation à l’usage de stupéfiants". Dans le cas des deux enseignes fermées, les taux maximum étaient respectés.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a fait part d'une interprétation plus stricte. Pour elle, cette tolérance s'applique "à condition que ce soit pour l'industrie pour fabriquer des tissus et des moquettes à base de chanvre". "Est interdit à la vente quel que soit son dosage, quelle que soit sa formulation, dans des gélules, des crèmes. Ces boutiques vendent des stupéfiants. C'est interdit par la loi".
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