"Chang le petit Chinois", polémique autour d'une comptine jugée raciste enseignée dans une maternelle
Les Chinois sont petits, ont des yeux "riquiquis", mangent du riz et des litchis et portent des tongs. Tel est le portrait que dresse une comptine pour enfant intitulée Chang le petit Chinois et qui provoque de nombreuses réactions indignées depuis qu'elle a été distribuée aux élèves d'une école maternelle d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Probablement destiné à présenter la Chine et sa culture aux enfants, le texte accumule les clichés que certains internautes et responsables associatifs ont dénoncé comme du racisme ordinaire.
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Sacha Lin-Jung, président de l'association des Chinois résidents en France, a expliqué avoir récupéré la comptine, transmise par un parent d'élève "horrifié". Il a ensuite décidé de la publier sur les réseaux sociaux pour "pointer les clichés et stigmatisations racistes et faire comprendre gentiment en quoi c'est déplacé".
Ces publications ont rapidement entraîné de nombreux partages et commentaires indignés. "Nous sommes en France en 2017. Un pays où il y a beaucoup de personnes d'origine asiatique. Comment dès lors accepter que des personnes soient réduites à quelques clichés et renvoyées à une anormalité physique qui rime toujours avec illégitimité citoyenne?", a réagi Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
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Selon lui, le ministère de l'Education national aurait prévu de saisir le rectorat de Créteil de la question. La comptine serait en effet enseignée depuis de nombreuses années dans plusieurs écoles.
Chang le petit Chinois est signé Suzanna Orsolato-Cazadieu, pianiste intervenant dans les écoles pour le compte des Ateliers du Préau. La structure qui organise des activités périscolaires ou projets de classe assure ne pas être l'éditrice et que ses intervenants ont pour consigne de "ne jamais propager des propos qui pourraient être de nature politique, religieuse ou discriminante". "Notre intervenante a apposé notre nom mais elle n'était pas censée le faire", explique l'entreprise au Figaro, jugeant que le texte "véhicule beaucoup de stéréotypes. C'est une grosse erreur, mais Suzanna Orsolato-Cazadieu n'a jamais eu aucune volonté de nuire".
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