Colmar : deux ans de prison avec sursis pour avoir euthanasié sa femme malade de 70 ans

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 21 octobre 2016 - 14:49
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Une allégorie de la Justice.
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©Damien Meyer/AFP
Un septuagénaire a été condamné par la cour d'assises de Colmar à deux ans de prison avec sursis pour avoir euthanasié son épouse.
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Un septuagénaire a été condamné par la cour d'assises de Colmar à deux ans de prison avec sursis pour avoir fait avaler des somnifères à sa femme, malade d'Alzheimer, et mutique depuis 10 ans. La dose avait été mortelle.

Il risquait la réclusion criminelle à perpétuité mais la cour n'a pas retenu la préméditation pour l'accusé. José de Albuquerque, paisible retraité d'origine portugaise de 73 ans, comparaissait devant la cour d'assises du Haut-Rhin pour avoir euthanasié en janvier 2014 sa femme Arminda, 70 ans, atteinte gravement par la maladie d'Alzheimer. Au moment des faits, cette dernière ne parlait plus depuis cinq ans et ne quittait plus son lit depuis deux ans.

Le tribunal n'a donc pas retenu la préméditation pour José, qui répondait du chef d'accusation d'assassinat, mais a pris en compte une altération du discernement du septuagénaire qui, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2014, avait fait avaler à dose létale des somnifères à son épouse grabataire. Il avait ensuite tenté de mettre également fin à ses jours en se taillant les veines.

Aucun des cinq enfants du couple n'a choisi de se porter partie civile dans ce procès. "Je ne cautionne pas ce qu'il a fait, mais je comprends. Pour les aidants c'est très difficile, c'est fatigant, nerveusement, physiquement" a souligné l'une des filles du couple.

La souffrance des aidants s'est aussi ce qu'à tenu à souligner le procureur de la République loirs de son réquisitoire. "Le fait de garder constamment sa femme avec lui, cela ne pouvait pas bien finir. On est sur une tragédie, sur quelque chose qui devait arriver" a-t-il estimé avec gravité. Et d'ajouter: "une société se juge au sort qu'elle réserve aux vieillards".

De son côté la défense a souligné le caractère exemplaire d'un homme qui a passé "les 10 ou 11 dernières années de sa vie à s'occuper de son épouse", rappelant que "le mode d'administration traduit une forme de compassion". José de Albuquerque n'a pas mis "un coussin sur la tête (de son épouse, NDLR), il n'y a pas d'atteinte au corps". Avec les somnifères, c'est "la manière douce, elle s'endort et elle part", a défendu maître Thierry Gross dans sa plaidoirie, appelant les jurés à une peine de deux ans avec sursis, la peine minimum prévue par le Code pénal. Une peine suivie par le tribunal.

 

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