Corse : abattue par son ex, elle dénonçait ses violences depuis des années

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La rédaction de France-Soir
Publié le 05 mars 2019 - 10:56
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Un gendarme à Balma, en Haute-Garonne, le 9 mars 2018
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© PASCAL PAVANI / AFP/Archives
La femme qui aurait été abattue par son ex-compagnon avait dénoncé ses violences régulières.
© PASCAL PAVANI / AFP/Archives

Julie, une mère de famille d'une trentaine d'années, a été abattue dimanche sur l'île-Rousse. Son ex-compagnon s'est constitué prisonnier. La victime avait à plusieurs reprises dénoncé des violences régulières. La réaction des autorités est donc mise en cause.

L'enquête ne fait que débuter, mais déjà de nombreux témoignages évoquent des violences régulières et un drame "prévisible". Une femme d'une trentaine d'années a été tuée dimanche 3 sur l'île-Rousse, dans le Nord de la Corse, selon toute vraisemblance par son ex-compagnon qui s'est constitué prisonnier.

Dans la matinée, l'homme aurait tiré deux balles de 9 mm à bout portant, la touchant mortellement à l'abdomen. Il s'est ensuite rendu de lui-même à la gendarmerie confessant le crime et apportant son arme.

Une enquête en flagrance a été ouverte pour homicide volontaire. Si les faits survenus dimanche semblent déjà assez clairs, le débat s'est très vite ouvert sur d'éventuelles violences régulières et sur une réaction insuffisante des autorités qui aurait conduit à l'issue fatale.

Voir: Féminicides: "Chaque année, l'équivalent de la tuerie du 13-Novembre"

"Elle était tabassée et menacée", "elle était constamment traquée par son ex", "Julie vivait un enfer depuis deux ans, elle subissait des violences physiques et psychologiques et souvent en public". Les témoignages de proches de la victime recueillis par Corse Matin dressent le portrait d'une femme régulièrement frappée par son ancien compagnon.

Pire, alors que malheureusement nombre de femmes battues n'osent pas dénoncer leur bourreau, Julie aurait à plusieurs reprises évoqué ces faits et demandé l'aide des autorités. Un proche évoque ainsi, "ses plaintes et ses démarches multiples" qui "n'ont pas été entendues". "Nous l'avons tous aidée, cachée, accompagnée auprès des services sociaux".

Si l'ex-conjoint reste présumé innocent de tels faits, l'existence de ces démarches a été confirmée par la vice-président de la communauté de commune Antoinette Salducci: "Je l'avais orientée vers les services sociaux, la démarche avait été entreprise. Je lui avais demandée de porter plainte ou de déposer une main courante. (...) Je m'inquiétais énormément. On sait que ça peut arriver à tout instant", a-t-elle expliqué.

Le cas de Julie semble déjà en passe de devenir un symbole des "féminicides", un drame qui évoque "à travers elle toute les femmes qui son violentées et battues" pour Antoinette Salducci.

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