Crash de la GermanWings : l'indemnisation des familles des victimes en question
La peine des familles est sans doute encore trop récente pour qu'elles se soucient des compensations financières, mais la question se pose déjà, notamment si la thèse du suicide du copilote, Andreas Lubitz, est confirmée.
Vendredi 27, la GermanWings a annoncé qu'elle allait verser "jusqu'à 50.000 euros" par passager aux familles des victimes du crash de son A320, survenu mardi 24. Une somme qui est destinée à faire face à leurs dépenses immédiates liées au drame. Il ne s'agit cependant pas d'une indemnisation, laquelle devrait être plus importante.
En effet, lors d'un crash, la compagnie aérienne est considérée comme au moins en partie responsable "par cela seul que l'accident qui a causé la mort ou la lésion s'est produit à bord de l'aéronef". Elle doit donc verser une indemnité à la famille de chaque victime. Le montant minimum de cette indemnité est fixé par les conventions internationales à 113.100 droits de tirage spéciaux (DTS). Une unité monétaire définie par le FMI comme base pour certains échanges internationaux.
Au jour du crash, 113.100 DTS correspondaient à environ 145.00 euros. La GermanWings devrait donc débourser en tout près de 22 millions d'euros pour indemniser les familles des 149 victimes (si l'on exclut le copilote).
Toutefois, la question de la responsabilité de la compagnie fait déjà débat. La thèse très largement privilégiée du suicide du copilote, enfermé seul dans le cockpit, suscite en effet des controverses. Pour certains, cela dédouane en partie la compagnie car le copilote a agit de son propre chef. De plus, il s'est retrouvé seul dans le cockpit dans le respect des règles de sécurité.
Mais ce point de vue se heurte aux signaux d'alertes sur l'état psychologique d'Andreas Lubitz. Il avait notamment été suspendu durant sa formation en 2009 pour un épisode dépressif. Les familles pourraient donc intenter à la compagnie un procès en négligence. Si une faute supplémentaire de la GermanWings dans la surveillance de son pilote était avérée, les indemnités pourraient donc être supérieures. Mais qu'il y ait procès ou non, il faudra au moins attendre les conclusions officielles de l'enquête.
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